Chercheurs et acteurs de la filière betteravière s’étaient donnés rendez-vous, le 7 novembre à Paris, pour échanger sur les travaux réalisés dans le cadre du PNRI-C, dont le déploiement arrive à mi-chemin (2024-2026). Si le recours à des solutions de biocontrôle reste à consolider, notamment en matière d’efficacité en condition réelle, une nouvelle voie est explorée : celle de l’utilisation de composés volatiles organiques en enrobage de semences. C’est l’objet du projet ABOS mené en partenariat avec Strube et AgriOdor. Les premiers travaux ont notamment permis de vérifier l’absence d’effet négatifs de ces composés sur la germination et de préciser la quantité à incorporer dans l’enrobage.

Par ailleurs, les recherches se poursuivent pour mieux comprendre les réservoirs de virus et de pucerons. Le colza, la phacélie, les moutardes ou les radis en interculture sont les principaux réservoirs de pucerons (Myzus persicae). Les repousses de betterave sucrière et les betteraves porte-graines sont, quant à elle, les seuls réservoirs à même d’héberger les quatre virus de la jaunisse. La proximité de ces dernières en Centre-Val de Loire favorisant la progression de la maladie, un plan de gestion territorial a été déployé par les semenciers, Tereos, Cristal Union, la FNAMS et l’ITB. Il associe prophylaxie, suivi épidémiologique, combinaison de protection aphicides et plantes compagnes, allomones et chrysopes. « Malheureusement, en 2025, les observations montrent peu d’efficacité du dispositif pour limiter les symptômes de la jaunisse », explique l’ITB.

Une stratégie multi-leviers

D’autres expérimentations rencontrent plus de succès. Les résultats pluriannuels des itinéraires techniques testés témoignent d’une réduction de 50 % des pucerons verts, en lien avec l’utilisation d’avoine rude et d’orge de printemps en plantes compagnes. Mais là encore, de nombreux facteurs viennent cependant encore freiner l’appropriation de ces pratiques, souligne l’ITB : recours à un herbicide spécifique, travail supplémentaire au semis et risque de concurrence avec les betteraves.

Ce premier état des lieux justifie, pour l’Inrae et l’ITB, « la pertinence de la stratégie « multi-leviers » » adoptée dans le PNRI-C. Dans son rapport remis fin octobre à la ministre de l’Agriculture, l’Inrae insistait d’ailleurs sur l’efficacité partielle de l’ensemble des leviers étudiés dans ce plan, et appelait donc à favoriser une approche combinatoire.