Dans les allées, on entend parler allemand, anglais, néerlandais… et très souvent français : de nombreux agriculteurs et professionnels hexagonaux ont profité de l’édition 2025 pour se retrouver à Hanovre, d’autant que l’annulation du SIMA a laissé un vide que beaucoup ont comblé en venant observer les nouveautés et comparer les matériels. La journée International Farmers Day a même mis l’accent sur les visiteurs français, avec des présentations et échanges dédiés pour valoriser leur expertise et leurs pratiques.
En tout, des centaines de milliers de visiteurs venus de 149 pays ont parcouru les allées pour prendre la température du marché et découvrir de leurs propres yeux les innovations dont on parle depuis des mois. L’ambiance mêle fascination et travail : ce n’est pas un simple catalogue à ciel ouvert, mais un lieu d’observation, d’échanges et de rencontres, sur les stands de plus de 2 700 exposants.
Machines connectées et intelligentes à l’affiche
Cette édition a mis particulièrement en lumière les technologies numériques et la connectivité des machines. Les robots et tracteurs collectent et analysent les données du champ en temps réel, certains systèmes peuvent être pilotés à distance, et d’autres automatisent des tâches complexes pour réduire la fatigue de l’opérateur et optimiser les rendements. Sur le stand Claas, la connectivité Claas Connect permet de suivre et d’ajuster plusieurs machines simultanément, tandis qu’Agco expose son robot de semis autonome capable de cartographier les parcelles et d’adapter ses doses en direct. La précision et l’efficacité sont désormais tangibles.
Les motorisations alternatives sont partout cette année. L’hybridation se développe, l’électrique vient épauler le thermique, et des carburants plus propres comme le HVO se testent sur le terrain. Chez Fendt, on peut admirer le e100 Vario avec son range‑extender électrique et un moteur Core80 compatible HVO100. Agco Power, de son côté, joue la carte de l’innovation avec des moteurs HVO, un prototype « eHydrogen » et même un concept de pile à combustible au méthanol vert, pour donner plus d’autonomie aux tracteurs électriques.
Parmi les nombreuses nouveautés présentées à Agritechnica 2025, voici les machines sélectionnées par le Betteravier Français pour illustrer certaines tendances observées sur le salon.
Puma AVR : la cinquième génération
Dans les champs, la dernière Puma AVR se fait remarquer par son efficacité. Les modules Varioweb et les tapis à tétines élargis augmentent la surface de nettoyage de 20 %, et les tubercules arrivent sur la trémie en douceur, sans choc. La capacité de la trémie a été portée à 10 tonnes, et son bras de déchargement peut vider la charge jusqu’à 50 % plus vite. Le broyeur de fanes est plus puissant et les rouleaux effaneurs s’ajustent facilement depuis la cabine. « Les conditions dans les champs n’ont jamais été plus difficiles… Ces défis nous ont cependant servi d’inspiration », explique Pieter Galle, directeur produits. Maniable malgré sa puissance de 551 CV, la machine combine robustesse et précision, tout en laissant l’opérateur suivre le travail de près grâce à la visibilité améliorée et aux caméras intégrées.
Lemken Faya MF : précision et modularité pour le semis monograine
Le Faya MF de Lemken illustre l’évolution des semoirs monograines pour cultures sarclées. « Ce modèle, disponible en pré-série, se distingue par son châssis modulaire de 6 m, qui permet de combiner différents espacements et configurations de rangs, de 45 cm à 80 cm. », explique Jean-Luc Farges, chef de produits chez Lemken. D’après le constructeur, les disques de séparation à surpression assurent un dépôt précis des graines jusqu’à 16 km/h, tandis que le soc à double disque limite le déplacement du sol et garantit une levée régulière. Les roues de rappui latérales stabilisent l’ensemble, et la pression maximale du soc peut atteindre 350 kg, avec réglages mécanique, hydraulique ou automatique selon le terrain. Adapté aux semences et à l’engrais starter, le Faya MF fonctionne avec la commande Isobus Lemken iQblue seed pour gérer automatiquement tronçons et voies de jalonnage.
Puro H 3000 : un semis monograine par Pöttinger
Le Puro H 3000 se distingue par la précision de sa distribution. Les socs Dual Disc et le porte-soc robuste assurent un semis régulier, et la trémie de 68 l peut contenir jusqu’à 900 000 grains sur six rangs. Les roues d’entraînement garantissent une traction constante, et les socs fertiliseurs sont indépendants de la ligne de semis. « La pièce maîtresse du Puro H 3000 est la distribution. Pour une profondeur de semis optimale et une répartition longitudinale et transversale parfaite, la machine est équipée d’un porte-soc robuste et d’éléments de semis fiables », précise le constructeur. L’entretien et les réglages restent simples : on peut changer les disques même lorsque la trémie est pleine.
Claas Axion 9 CMatic : puissance et automatisation
Les Axion 9 CMatic affichent une puissance de 330 à 450 chevaux, avec un relevage arrière de plus de 11 t et un débit hydraulique jusqu’à 370 l/min. Le système Cemos ajuste moteur et transmission pour maintenir le tracteur stable et fluide quand la charge change, par exemple lors de l’abaissement d’un outil dans le sol. La cabine spacieuse offre des sièges réglables et une visibilité optimale, complétée par plusieurs caméras. Le constructeur rappelle que l’Axion série 9 CMatic a été conçue pour établir de nouvelles références en matière de confort, d’automatisation et de connectivité. Le tracteur est également prêt pour une autonomie de niveau 2, permettant d’automatiser certaines tâches tout en restant sous contrôle de l’opérateur.
Agritechnica 2025 se termine dans une atmosphère conviviale : quelques dernières dégustations de saucisses et de bières, et déjà l’impatience monte pour la prochaine édition, en 2027.
