Toujours aussi peu d’informations concrètes à se mettre sous la dent concernant le marché mondial du sucre ! La campagne indienne semble démarrer sur les chapeaux de roue, mais le marché l’avait déjà intégré. À l’inverse, la campagne brésilienne se termine, et c’est désormais la prochaine qui est dans toutes les têtes : celle qui débutera en avril prochain.
En tout cas, pour l’heure, le marché paraît avoir intégré une anticipation de campagne sucrière mondiale, lorsque mesurée « à l’européenne », c’est-à-dire entre octobre 2025 et septembre 2026, en surplus. Mais l’ampleur de ce surplus reste encore incertaine : +1,6 Mt, si on se réfère à l’Organisation internationale du sucre (ISO) (publication fin novembre), +3,9 Mt si on se fie à Standard & Poors (publication du 5 décembre).
Dans ce contexte brouillé, c’est une nouvelle fois le poids des spéculateurs qui domine largement l’actualité. Les dernières données chiffrées ne sont pas disponibles ; en effet, à la suite du shutdown américain de novembre, les publications de statistiques officielles ont été retardées. Mais les dernières valeurs disponibles, en novembre – soit lorsque le sucre brut passait sous les 15 cts/lb – montrent la puissance de ces fonds non commerciaux : ils étaient nets-vendeurs de plus de 11 Mt !
Cette valeur est historique. Elle montre l’attaque que subit le sucre. Car un tel mouvement n’a été observé qu’une seule fois dans l’histoire récente du marché : lors de la crise du Covid, épisode qui avait entraîné le sucre brut vers des niveaux extrêmement bas, proches des 10 cts/lb. Cette comparaison souligne le caractère extrême de la situation actuelle – et la relative performance, finalement, du sucre brut dans ce contexte.
Paradoxalement, cette accumulation de positions vendeuses pourrait désormais devenir un facteur haussier, dans la mesure où le moindre changement de perception ou de nouvelles positives affectant les fondamentaux pourraient provoquer des rachats massifs de positions.
En Europe en tout cas, le marché du spot est bien bas : autour de 400 €/t rendu utilisateur d’Europe de l’Ouest, selon S&P, qui précise bien que, à ce niveau cependant, aucune transaction n’est recensée car la plupart des négociations ont déjà eu lieu. Et d’ailleurs, en ce qui concerne les livraisons, la dernière valeur publiée par Bruxelles, relative au mois d’octobre dernier, a eu un effet rassurant : avec une valeur à 521€/t, identique à celle du mois précédent, malgré le changement de campagne. Une résilience du marché européen qui est à souligner !





