Une étude spécifique sur la reproduction

De nombreux charançons ont été observés à l’automne 2020 dans des cultures comme le chanvre, le tournesol ou le soja. L’ITB, Cristal Union, Tereos, la Fnams et la Chambre d’agriculture de l’Aube ont donc lancé une nouvelle étude sur la reproduction de ce bio-agresseur.

L’objectif était d’évaluer si les femelles prélevées dans du chanvre (Aube, Seine et Marne), à l’automne 2020, étaient déjà en capacité de se reproduire. Une analyse sous loupe binoculaire a été effectuée sur 236 femelles au laboratoire d’éco-entomologie d’Orléans.

Les femelles de charançons ont été divisées en plusieurs catégories (tableau 1) suivant leur stade de développement. Les résultats de cette étude (figure 1) montrent une grande majorité de femelles au stade 0 (adulte émergent). L’autre stade retrouvé, le stade 5 (femelle en fin de vie), est lié aux conditions de conservation des insectes.

Les résultats montrent que les femelles prélevées n’étaient pas en capacité de se reproduire. Elles seraient donc seulement capables de pondre de mai à juillet. La nouvelle génération ne serait apte à pondre à l’automne. Ces nouveaux éléments permettraient d’élaborer une stratégie de lutte contre les femelles l’hiver afin de casser le cycle du charançon. Les zones de refuges hivernales sont aujourd’hui mal connues mais sont peut-être un élément prépondérant pour la vie du charançon.

Dans une autre étude datant de 2019 en Limagne, des charançons au stade 1 avaient été retrouvés. Afin de préciser ces données, de nouveaux travaux vont avoir lieu lors des prochains mois sur des individus conservés de 2019 et 2020, ayant différentes origines.

Les travaux de l’ITB pour 2021

Afin de lutter contre le charançon Lixus juncii, plusieurs voies sont explorées :

Limiter la colonisation primaire

Une expérimentation va être menée dans le sud de Paris avec différentes variétés afin d’observer d’éventuelles différences de comportement des charançons. Les variétés avec leur COV (Composés Organiques Volatils) attireraient plus ou moins les charançons.

Réduire les populations

Lors de l’observation des premiers charançons, un essai d’efficacité de différents produits va être réalisé ainsi que l’évaluation de différentes stratégies (variation dans le nombre d’interventions).

Détecter les vols avec des plantes pièges

Les blettes sont des plantes particulièrement attractives pour les charançons. Elles permettraient de mieux connaitre leurs dates d’arrivée et de les attirer à l’extérieur des parcelles.

Connaître l’état physiologique des individus qui colonisent les parcelles

Afin de compléter l’étude sur la reproduction des charançons, de nouvelles collectes vont avoir lieu au cours du printemps 2021.