« Face à Südzucker, nous avons aujourd’hui en France une très grande force, c’est que nous sommes tous unis, salariés, élus locaux, producteurs et gouvernement pour défendre la filière française ». C’est ainsi que, venu en déplacement à Cagny pour participer à un groupe de travail sur l’avenir du site, Didier Guillaume a délivré un message d’unité et de cohésion aux représentants de la filière et élus locaux ainsi qu’aux 500 personnes, planteurs, entrepreneurs et salariés venus au pied levé pour montrer leur détermination. « Il faut maintenant que cette union sacrée se poursuive », a-t-il ajouté à l’issue de la réunion de travail, avant d’assurer que « de son côté l’État met tous les moyens en sa possession pour faire pression sur Südzucker pour qu’il accepte de discuter : soit pour faire marche arrière, soit pour étudier un plan de reprise de ses sites viables, comme celui de Cagny ».

Toutes les possibilités étudiées

« Nous étudions toutes les possibilités pour que le retrait de Südzucker des sites de Saint Louis Sucre de Cagny et d’Eppeville, leur coûte le plus cher possible au cas où l’entreprise ne reviendrait pas sur sa position », a poursuivi le ministre qui a notamment brandi la menace fiscale, CICE en tête, et évoqué d’autres pistes ruineuses pour Südzucker. « Sur un site comme Cagny, Südzucker a prévu une enveloppe de 40 M€ qui doit lui permettre de financer l’arrêt de la production. Avec les annonces faites par le ministre de l’agriculture, cela pourrait leur coûter beaucoup plus cher à Cagny mais aussi à Eppeville. Ainsi l’enveloppe globale de 200 M€ allouée par le groupe pour sa restructuration en Pologne et en France pourrait s’envoler », analyse Franck Sander, le président de la CGB.

En parallèle, la CGB travaillera avec un représentant allemand pendant tout le mois d’avril pour construire un plan de reprise, dont le modèle serait celui d’une coopérative de planteurs. Un rendez-vous est fixé à Strasbourg le 30 avril prochain avec le comité de direction du groupe allemand. « Südzucker nous dit qu’ils n’ont pas de visibilité, que l’activité est trop risquée et qu’ils n’ont pas de perspectives. Au contraire, nous pensons qu’avec des sites compétitifs et viables comme ceux qui sont concernés au sein des meilleurs bassins de production, nous pouvons passer la crise actuelle dans une logique de conquête, sur un marché qui est toujours en croissance », déclare Franck Sander.

Martin Dufour