Comme son compatriote Cristal Union il y a une semaine, le groupe Tereos a publié des résultats négatifs et en forte baisse, marqués par la crise que traverse le secteur betterave-sucre. Sur son exercice clos au 31 mars 2019, le chiffre d’affaires recule de 7 %, à 4,43 milliards d’euros. L’EBITDA, bien que positif, chute à 275 millions d’euros, contre 594 millions un an plus tôt. Le résultat net, de son côté, s’enfonce dans le rouge, avec une perte record de 242 millions d’euros, contre une perte de 23 millions sur 2017/18. Pour Alexis Duval, président du directoire de Tereos, le différentiel entre l’EBITDA et le résultat net s’explique notamment par une dotation aux amortissements importante et « 157 millions d’euros de frais financiers ».

Malgré des chiffres peu reluisants, la direction de Tereos se montre confiante. « Nos résultats montrent la résilience de notre modèle. Ils se détachent de nos concurrents », a affirmé le 12 juin Alexis Duval, lors de la présentation des résultats, soulignant que les principaux compétiteurs européens (Südzucker, Nordzucker et Cristal Union) avaient tous connu sur la période une chute de l’EBITDA de leur division sucre supérieure à celle de Tereos. Pour expliquer cette relative résistance, Tereos assure avoir réduit ses frais fixes dans les sucreries, réduit la consommation énergétique et développer la flexibilité de son outil de production. « 10 à 15 % de nos volumes en Europe peuvent passer du sucre à l’alcool. C’est un vrai atout, unique en Europe », a souligné Alexis Duval.

Le groupe a une nouvelle fois confirmé qu’il n’entendait pas fermer d’usine en France. « Nous avons des structures de coûts très homogènes. Nous avons déjà rationalisé notre outil industriel il y a plusieurs années. Aujourd’hui, nos sites sont saturés et offrent les plus longues durées de campagne en France. Notre dispositif industriel est rationnel », a insisté Alexis Duval.

Réduction de la dette

Tereos a profité de la publication de ses résultats pour annoncer une opération avec le groupe italien ETEA, visant à « déboucler » un partenariat déjà existant. L’opération consisterait à racheter à ETEA sa participation de 50 % dans Sedalcol France (distillerie de Nesle) et à céder à ETEA la participation de 50 % du groupe dans Sedamyl en Italie et Sedalcol au Royaume-Uni. Selon la direction de Tereos, ce projet, qui doit encore être finalisé, se traduirait par une réduction de la dette nette de 220 M€ sur le prochain exercice et générerait une plus-value estimée à environ 140 M€. L’endettement net du groupe s’établirait à 2,28 Md€ au 31/03/2019, contre 2,5 Md€ au 31/03/2019 (vs 2,35 Md€ au 31 mars 2018).

Parallèlement à ce projet, le groupe a rappelé les contours de son plan d’économies baptisé Ambitions 2022 qui vise à dégager plus de 200 millions d’euros de gains opérationnels. Sur la base de cet objectif, et sur la base des cours actuels, Tereos estime que son EBITDA normatif à l’issue de ce plan (2022) devrait se situer entre 600 et 700 millions d’euros.

Adrien Cahuzac