Climat tendu à Cagny. Après un troisième préavis de grève perlée déposé par les salariés de la sucrerie, les négociations se sont soldées par un désaccord le 6 novembre dernier. La direction de la sucrerie de Cagny a jugé qu’elle n’avait plus suffisamment de personnel opérant pour assurer la sécurité de l’usine et a donc décidé d’éteindre le four à chaux. La fabrication de sucre a donc été stoppée, tout comme les réceptions des betteraves pour, au minimum, plusieurs jours. Ce troisième arrêt entraîne de nouveaux transferts de plusieurs milliers de tonnes de betteraves vers la sucrerie d’Étrépagny (Eure) distante de plus de 160 km et des plannings d’enlèvements de silos retardés de 30 jours depuis le début de campagne.

Alors qu’il resterait environ 550 000 tonnes de betteraves en plaine dans le Calvados et l’Orne, la situation est devenue critique, avec le risque de mauvaise conservation des betteraves en silos ou encore des semis de blé décalés d’un mois, réalisés dans des conditions pédoclimatiques dégradées. « Nous ne pouvons accepter de prendre de tels risques pour notre récolte avec des conséquences financières non déterminées », juge Patrick Dechaufour, président de la CGB Calvados. Une commission interprofessionnelle de Cagny se tiendra le 13 novembre pour étudier toutes alternatives afin de préserver la récolte. « Le seul conseil que l’on peut donner aux planteurs dans une telle situation de crise est d’arracher les betteraves à J + 30 des dates des premières mise à disposition et de ne pas anticiper les arrachages prévus après le 10 décembre, si cela est possible », indique Benoît Carton, directeur de la CGB Normandie.

La CGB Calvados sera mobilisée avec la FDSEA14 mercredi 13 novembre dès 9 h 00 devant l’usine de Cagny. Dans le même temps, se tiendra une Commission interprofessionnelle entre les représentants Saint Luis Sucre et les planteurs pour traiter de différents points et notamment « comment assurer l’achat de l’ensemble des betteraves dans des délais acceptables ».

F.-X. D.