La sucrerie de Cagny est à l’arrêt depuis plus d’un mois. Malgré la signature d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), les salariés sont en grève pour obtenir une dernière prime. Déjà des grèves perlées avaient entraîné l’arrêt total de la sucrerie, qui n’a pu fonctionner qu’entre le 16 septembre et le 1er octobre, puis du 23 au 30 octobre.

Saint Louis a commencé à transporter quotidiennement environ 2 000 tonnes, de betteraves vers la sucrerie d’Étrépagny, distante de 160 km.

Le rythme devrait s’accroître à partir de début janvier, quand les usines d’Eppeville et de Roye (Somme) auront terminé la transformation de leurs betteraves. Il est alors prévu d’acheminer 12 000 tonnes de betteraves chaque jour à Étrépagny et Roye (distante de 300 km). Une opération qui pourrait se terminer le 20 février, si tout va bien.

Pour relever ce défi logistique Saint Louis compte récupérer quatre cents camions. Pourra-t-il les trouver ? Le président du syndicat betteravier CGB Calvados – Sarthe et Orne, Patrick Dechaufour, est inquiet : « D’ici là beaucoup d’aléas peuvent survenir : les usines d’Étrépagny et de Roye pourront-elles traiter autant de betteraves sans avoir trop de pannes ? Et si des incidents climatiques empêchaient les camions de circuler ? Saint Louis Sucre a quand même accepté de mettre en place un protocole d’évaluation pour les betteraves du quatrième tour, c’est positif. Mais ce protocole ne concerne que les betteraves pouvant être travaillées et, avec tous ces aléas, on n’est pas certain que Saint Louis ait la capacité de transformer toutes nos betteraves avant que les silos ne se dégradent. S’il reste quelques milliers de tonnes de betteraves non marchandes au bord des routes, qui sera responsable des enlèvements ? Je veux être rassuré sur les moyens techniques qui seront mis en œuvre, or Saint Louis Sucre ne répond pas. » Alors que les betteraves s’entassent au bord des routes et que les premières gelées arrivent, le syndicat betteravier demande à Saint Louis de s’engager à prendre tous les silos. Début décembre, 550 000 tonnes de betteraves restaient encore en plaine.

F.-X. D.