Les annonces du gouvernement du 6 août sont un véritable soulagement pour les betteraviers qui traversent une crise historique suite aux attaques de jaunisse. Une crise qui faisait courir le risque d’un abandon massif de la betterave pour les semis de l’année prochaine.

L’annonce la plus emblématique est sans conteste la proposition d’une modification législative, cet automne, permettant l’usage d’urgence et temporaire de néonicotinoïdes en enrobage de semences.

En fait, le gouvernement propose un véritable programme d’action de lutte contre la jaunisse qui s’articule autour de trois points principaux :

– Soutenir une modification législative permettant l’utilisation d’urgence et temporaire des néonicotinoïdes en enrobage de semence en cohérence avec ce que font les autres pays européens (art. 53 règlement 1107/2009) et en demandant la mise en place d’un plan de protection des pollinisateurs ;
– Indemniser les betteraviers ayant été confrontés à des pertes de production importantes liées à la jaunisse ;
– Encourager l’investissement et l’innovation pour lutter contre la jaunisse en mobilisant 5 M€ pour la recherche d’alternatives en associant l’Institut Technique de la Betterave et l’INRAE.

Le ministre a également annoncé la nomination d’un délégué interministériel qui sera responsable de la mise en œuvre de ce plan d’action et devra donner à la filière les leviers pour une relance durable.

Dans un communiqué, la CGB accueille positivement ces premières réponses qui prennent en compte le « bon sens agronomique » pour une filière confrontée à une impasse technique qui menace sa pérennité.

La CGB demande que ces engagements soient suivis rapidement d’effets, et sera vigilante sur plusieurs points :

Le cadre réglementaire devra être stabilisé avant fin septembre afin que les agriculteurs soient sécurisés sur les conditions de culture de la betterave en 2021 ;
Les indemnisations des planteurs devront être justement proportionnées aux pertes qu’ils ont subies face à un sinistre qui est inassurable et ingérable du fait d’une impasse technico-réglementaire dans laquelle ils ont été placés.

Selon Franck Sander « Face au désarroi des betteraviers en pleine impasse technico-économique, une réponse urgente des pouvoirs publics était attendue. L’engagement du gouvernement pour que les betteraviers disposent d’insecticides efficaces en enrobage de semence doit être de nature à conforter les agriculteurs dans leurs intentions de semis. Le plan d’actions répond aux demandes émises par la CGB : des solutions techniques pour 2021, des indemnisations pour les planteurs sinistrés et une amplification de la recherche d’alternatives. Après 2 ans de crise, cette annonce du Ministre va devoir se concrétiser rapidement dans les semaines à venir. »