Réaffirmer « l’excellence » du modèle alimentaire français et « faire rayonner notre patrimoine alimentaire » en France comme à l’international : voilà l’idée derrière une proposition de résolution pour l’instauration d’une Journée nationale de l’agriculture que le Sénat a présentée en mars et dont le texte intégral a été publié ce mardi (4 mai).

Le secteur agricole et agroalimentaire serait « une fierté française », soutiennent les sénateurs signataires. Tout comme une « source majeure d’emplois en France », avec 430 000 emplois dans l’industrie agroalimentaire ainsi que 2,4 millions de postes dépendants du secteur.

Mais si la France est le premier exportateur agricole dans l’Union européenne et sa filière agroalimentaire un secteur de forte innovation, comme le réclament les sénateurs, l’agriculture française est aujourd’hui sous pression. Au défi de la transition écologique – point central de la stratégie européenne pour la future Politique agricole commune – viennent s’ajouter des « conditions économiques difficiles » et un « manque de reconnaissance » pour les professions de l’agriculture, déplorent les signataires de la résolution. Ainsi, « l’agriculture fait face à un manque de vocations » : aujourd’hui, un agriculteur sur deux a plus de 55 ans et un quart des fermes françaises ont disparu en seulement 15 ans, rappellent les signataires.

La crise sanitaire de la Covid-19 aura pourtant rappelé l’importance du secteur pour la souveraineté alimentaire française. « L’agriculture est une filière essentielle à la Nation », affirment les sénateurs dans leur proposition. En témoigne aussi « l’intérêt croissant des consommateurs » pour la qualité, la traçabilité, la sécurité de leurs aliments, mais aussi les chaines de proximité, le soutien aux producteurs et une agriculture plus responsable. Compte tenu des difficultés du secteur, le Sénat invite donc le gouvernement à créer une Journée nationale de l’agriculture.

En tant que « vitrine » pour les professionnels du secteur agroalimentaire, elle permettrait de mettre en valeur la spécificité des territoires, promouvoir les filières locales, renforcer l’attractivité des métiers de l’agriculture ou encore promouvoir les bonnes pratiques d’agriculture durable, soutiennent les sénateurs. La Journée nationale de l’agriculture aiderait en outre à sensibiliser les consommateurs aux enjeux d’une alimentation plus saine et à développer la formation, poursuivent-ils.

Enfin, cette journée dédiée à l’agriculture française, qui devrait précéder le Salon de l’agriculture, répondrait à la « nécessité d’instaurer un dialogue » impliquant les producteurs et les consommateurs afin de « recréer de la confiance et de susciter une réflexion commune sur l’avenir de notre modèle agricole ».