Après un mois de juin où les cours du colza ont glissé sous la barre des 500 €, le mois de juillet montre au contraire un nouveau rebond avec des prix très proches des plus hauts sommets de l’année, à 550 €. Ce sont les trois jours d’incendies meurtriers au Canada, qui ont aussi affecté une partie des récoltes, qui ont provoqué cette hausse, la tonne de canola à Winnipeg s’échangeant jusqu’à 800 $ canadiens sur fond de stocks nuls. Or, l’Europe de la trituration de colza est très dépendante des importations de colza canadien pour fabriquer de l’huile. Plus des deux tiers des importations viennent de ce pays, dont les disponibilités sont soumises à une très forte demande intérieure et mondiale.

Du coup, les cours du colza en Europe ont vite réagi à la situation canadienne. Le 13 juillet, la tonne de colza a atteint 546 € sur les marchés physiques Fob Moselle et Rendu Rouen, soit près de 50 € de plus que fin juin. Idem sur Euronext, où les cours du marché à terme affichent 542 € pour l’échéance du mois d’août, 537 € pour le mois de novembre et plus de 525 € jusqu’au mois de mai 2022. Et tout concourt à ce que les prix restent élevés. Les cours du pétrole, des biocarburants, et des huiles restent très tendus.

La récolte de colza à venir en Europe est estimée par les organisations syndicales et professionnelles agricoles européennes (Copa Cogeca) à 16,75 Mt, dont un peu moins de 3 Mt en France. Par rapport à la moyenne quinquennale, la récolte sera donc faible mais fortement valorisée. À plus de 500 € la tonne, la moisson en cours devrait rapporter la bagatelle de 1,5 milliard d’euros aux producteurs.