L’assemblée générale de la CGB Nord-Pas-de-Calais était placée sous le signe de la communication agricole, ce 29 juin à Saint-Laurent-Blangy (Pas-de-Calais). En particulier, de l’importance pour les agriculteurs de prendre la parole sur les réseaux sociaux pour parler de leur métier. Plusieurs figures de la communication agricole étaient conviées : Lucie Gantier, avicultrice en Vendée et youtubeuse, Bruno Cardot, agriculteur dans l’Aisne et ambassadeur de FranceAgriTwittos, Carine Abecassis, directrice de communication de la CGB et Blandine Bonière, responsable de la communication et du marketing de Corteva France. Pour elle, « les agriculteurs doivent ouvrir leurs portes aux consommateurs, faire visiter leurs fermes et faire de la pédagogie en partageant la fierté du métier ». « Il est important de rester le plus vrai possible et transparent avec la force des images comme argumentation », ajoute-t-elle. Mais il n’est pas toujours facile de s’exprimer dans les médias et les réseaux sociaux sans préparation. Pour cela, des formations sont mises en place par des organismes comme les Chambres d’agriculture, mais aussi la CGB. Fin 2019, le syndicat a mis en place avec l’interprofession AIBS une stratégie baptisée « Fiers de nos betteraviers ». « Avec la chute des cours et la fermeture des sucreries, il nous est apparu important que nos planteurs prennent la parole pour servir de relais dans les médias et les réseaux sociaux et expliquer ce qu’ils traversaient », explique Carine Abecassis.

Des journées de formation

Quatorze ambassadeurs ont émergé progressivement, baptisés les « Bett de com », parmi lesquels Alexis Hache, Guillaume Wullens, Mickael Jacquemin, Guillaume Vanthuyne et plus récemment Bruno Cardot. « Ils ont été sélectionnés sur différents critères, comme l’âge, la facilité à s’exprimer et leur engagement dans des associations comme Agridemain », détaille la responsable communication de la CGB. Une journée de formation a eu lieu en janvier 2020 avec un cabinet de conseil pour leur apprendre à s’exprimer dans les médias, suivie d’une seconde en septembre 2020. Chaque trimestre, des bilans sont faits sur les performances de chacun sur les réseaux sociaux. « Durant le vote au Parlement sur la loi sur les néonicotinoïdes, nous avions préparé des stratégies d’expression et de réponses sur la jaunisse, le tout complété par un groupe Whatsapp pour rester réactif et interagir », poursuit Carine Abecassis. Pour Bruno Cardot, « les Français aiment bien les agriculteurs mais ne comprennent pas toujours nos agricultures et ce que l’on fait ». « Qui mieux que nous peut parler au plus juste de notre métier et de l’agriculture ? Nous sommes les mieux placés. On doit s’y coller », insiste-t-il. L’agriculteur installé à Moÿ-de-l’Aisne (Aisne) a développé une approche singulière, pédagogique et décalée, avec des parodies de chansons et des personnages récurrents comme DD le grain de blé, Zaza la graine de colza, Dudul la fécule ou encore le Professeur Relou, qui expliquent en une minute environ des problématiques sur la conduite des cultures. « Il ne faut avoir peur de se lancer même si c’est juste cinq minutes par jour pour poster une photo. C’est accessible à tous », explique-t-il. Ses vidéos font mouche et suscitent un vif intérêt du grand public et de ses collègues agriculteurs. De quoi susciter des vocations et agrandir la famille des Bett de com, à n’en pas douter.

Retrouvez le podcast « L’invité du Betteravier français » consacré à Bruno Cardot en cliquant ici.