Les négociations rentrent dans le dur avec la société Adama et ses représentants. La filière travaille collectivement pour faire reconnaître les différents préjudices causés aux planteurs, dont les champs ont été contaminés par des lots non conformes de deux désherbants de la société Adama.

La contamination par les lots défectueux de Marquis a entraîné la destruction de betteraves essentiellement situées dans la Marne, les Ardennes, l’Aube et l’Aisne. Quant aux parcelles touchées par le Goltix Duo non conforme, elles ont été récoltées séparément (voir BF 1133 p 7).

Tout est mis en œuvre pour que les agriculteurs concernés par le Marquis (ou ayant des parcelles Goltix Duo détruites) puissent toucher un acompte le 30 novembre, équivalent à la moitié de la perte du chiffre d’affaires estimé et à la totalité des frais de destruction de la culture. Il s’agit en effet de d’être en phase avec la première échéance de la campagne betteravière.

Côté fabricant, la transformation des betteraves Goltix Duo engendre des frais supplémentaires non négligeables. De plus, les 7 000 hectares concernés par l’utilisation de lots de Marquis déclarés non conformes (et les probables pertes de rendement des betteraves Goltix Duo) font perdre de précieux volumes, alors que les prix du sucre sont au plus haut et pèseront sur les frais fixes des groupes sucriers, et donc de toute la filière.

Des réunions de concertation se sont tenues avec les experts d’Adama, ceux des distributeurs, ceux des assureurs des agriculteurs, les sucriers et la CGB pour construire la procédure de règlement amiable. « La matrice d’indemnisation est quasiment finalisée et la mise en œuvre du versement d’un premier acompte le 30 novembre est en bonne voie », annonce Nicolas Rialland, directeur environnement de la CGB. Cette matrice prend en compte la perte de chiffre d’affaires, les frais de destruction, la gestion sanitaire des cultures suivantes (contrôle des parasites, prévention des montées à graines…). Mais cette affaire est loin d’être terminée, car il y aura aussi le règlement, en 2022, du solde de l’indemnisation betterave et de possibles répercussions sur les cultures suivantes qui devront être prises en compte… Et là encore, les négociations s’annoncent serrées.