Cristal Union souhaite augmenter de 2 000 ha la sole betteravière de Sainte-Emilie (Somme). Les 1200 coopérateurs sont invités à accroître leurs surfaces, a expliqué le groupe coopératif le 14 octobre. L’usine accueillera aussi de nouveaux coopérateurs. Actuellement à 22 000 ha de betteraves réceptionnées, la sucrerie a déjà gagné 2 000 ha entre 2019 et 2021, suite à la fermeture d’Eppeville par Saint Louis Sucre. Soit près de 180 nouveaux planteurs. Ce développement s’inscrit dans le projet de 7 000 ha supplémentaires de betteraves pour le groupe, dont 3 000 ha à Fontaine-Le-Dun (Seine-Maritime) et 2 000 ha à Erstein (Bas-Rhin).

Sainte-Emilie, avec une durée de campagne de 100 à 120 jours, peut absorber des surfaces supplémentaires, assure le dirigeant. Son rayon d’approvisionnement de 22 km est l’un des plus bas de France. Et ce notamment grâce aux 35 % de betteraves échangées avec d’autres sucreries. Sa cadence de 17 500 tonnes de betteraves (2 300 t de sucre) par jour est en nette augmentation.

Un nouveau sécheur à pulpes

Les 52 millions d’euros investis à Sainte-Emilie entre 2015 et 2021 ont amélioré son potentiel industriel. La chaufferie au gaz (30 M€) améliore l’efficacité énergétique. Les bassins (2 M€) ont rendu l’usine totalement autonome en eau. Le nouvel atelier de décalcification des jus (4 M €) prévu pour 2022 optimisera l’efficacité industrielle notamment en fin de campagne.

Enfin, l’investissement prévu dans un sécheur de pulpes à vapeur (25 M€) divisera par six l’énergie nécessaire pour la déshydratation dès 2023. Cet outil sera installé directement à la sortie des presses. Le site d’Epénancourt où sont actuellement déshydratées les pulpes servira uniquement au stockage des pellets. Ce projet innovant bénéficie de 7 M€ de l’Ademe dans le cadre du plan de relance. De quoi séduire des planteurs. Des planteurs qui devraient voir le paiement de leurs betteraves augmenter progressivement. « Nous devrions payer plus que les 27 €/t de betteraves promis pour cette campagne. Et nous espérons atteindre les 30 €/t* à moyen terme (2 ou 3 ans si possible) », a affirmé Xavier Astolfi, directeur général adjoint de Cristal Union, citant les nombreux voyants au vert : une excellente performance financière de Cristal Union, de nombreux investissements pour la durabilité de l’outil, des marchés porteurs avec la hausse des cours du sucre et la baisse des stocks mondiaux.

*pulpes comprises