Au fur et à mesure que la campagne avance, on pressent que les rendements ne seront peut-être pas aussi bons que ce que l’on pouvait espérer. Le déficit d’ensoleillement de l’été a pénalisé le potentiel de la culture. C’est surtout la richesse en sucre qui déçoit, notamment en Île-de-France et dans le sud de Paris, avec des teneurs en sucre en dessous de 17°S.

« Le gel a eu un impact très lourd cette année. 70 % des betteraves ont dû être ressemées au sud de Paris et nous avons perdu un mois de végétation », rappelle Olivier Duguet, président de la section de planteurs de Pithiviers. « Il a fallu composer ensuite avec les fortes pluies de la rentrée. La richesse en sucre a largement baissé en septembre », regrette-t-il. « Le rendement devrait finalement être proche de la moyenne à cinq ans, en excluant 2020, mais avec de fortes disparités », ajoute-t-il.

En Champagne, il manque également un peu de sucre, alors que les usines du Nord sont déçues par le poids des racines. Déception aussi en Seine-Maritime avec des rendements au-dessous de la moyenne.

Nous sommes en début de campagne ; il faudra donc suivre comment le rendement évolue dans le temps. Rappelons que l’an dernier, à la même date, on prévoyait 72 t/ha à 16°S et la campagne s’est terminée à 61,4 t/ha compte tenu du fort développement de la jaunisse.

La CGB table toujours sur un rendement moyen final de la campagne au niveau de la moyenne 5 ans à 87 t/ha à 16°S +/- 4 t, pour une durée de campagne moyenne de 115 à 120 jours.

Au 10 octobre, 20 % des betteraves françaises étaient arrachées selon les estimations de la CGB et 15 % réceptionnées dans les sucreries. Le rendement moyen était de 77 t/ha à 16°S, équivalent à la moyenne à 5 ans (2015-2019) à la même date.

La jaunisse est présente dans toutes les régions et impacte principalement la région Centre-Val de Loire. Au niveau national, la situation est sous contrôle avec 90 % des parcelles ayant bénéficié d’une protection de néonicotinoïdes allégée en 2021 (baisse des doses de 25 %). Mais les surfaces protégées sont en réalité de 77 % si on tient compte des re-semis sans néonicotinoïdes suite au gel d’avril. À noter que les parcelles touchées par le gel mais non re-semées présentent une hétérogénéité importante, avec de très grosses betteraves qui posent des problèmes à la récolte, car il est difficile de trouver un compromis entre ne pas laisser trop de “verts“ pour l’usine et ne pas laisser trop de matière aux champs.

On constate également, dans les usines seine-et-marnaises, des betteraves malades du rhizopus suite à des attaques de charançons.