Le contexte est inédit pour la filière agricole, a alerté l’Union française des semenciers (UFS), le 3 novembre. « L’agriculture française perd en compétitivité – pour reculer de la 2e à la 6e place des exportateurs mondiaux – tandis que les agriculteurs font face à une augmentation et une intensité sans précédent des aléas climatiques. En parallèle, alors que la demande alimentaire mondiale est en hausse, les études d’impacts de la stratégie européenne Farm to fork confirment une baisse de production d’ici à 2030 », a souligné la fédération qui regroupe 122 entreprises en France.

Pour répondre à ces enjeux, la filière semencière estime avoir des solutions, à condition d’en avoir les moyens. Elle a présenté le 3 novembre douze propositions et demandes, réparties en trois parties à destination des candidats à l’élection présidentielle de 2022 :

1) Développer une vision à moyen terme des politiques publiques agricoles pour sécuriser la production de semences en France.

« Il est important d’avoir un cadre réglementaire sécurisé avec la vision la plus large possible pour permettre à nos entreprises d’investir avec les mêmes outils de sélection que les concurrents internationaux », a déclaré Rachel Blumel, la directrice général de l’UFS. Elle demande également la suppression des distorsions de concurrence entre états membres au sein de l’Union européenne et une meilleure cohérence des politiques publiques.

2) Soutenir l’innovation variétale

Pour l’UFS, cela doit passer par une réglementation européenne adaptée, un renforcement des dispositifs et financement public, une pérennisation du crédit impôt recherche (CIR), une meilleure connaissance des métiers semenciers et une protection efficace contre les atteintes à l’exercice d’une activité légale. « Avec 13% du chiffre d’affaires dédié à la R & D, les entreprises semencières investissent massivement pour proposer des variétés performantes à toutes les agricultures.

L’un des principaux enjeux du prochain quinquennat sera de leur donner les moyens de maintenir à long terme cette capacité à investir pour innover », a souligné Rachel Blumel.

3) Garantir un cadre de production conforme aux exigences qualité

L’UFS souhaite par ailleurs une réglementation européenne stabilisée pour la commercialisation de semences, la garantie d’un accès à l’eau pour la production de semences, un accès aux solutions de traitement de semences en cas d’impasse technique et un maintien de l’accès au marché international.