La caractéristique de cette année 2021 est bien la faible richesse en sucre des betteraves. C’est d’ailleurs le seul paramètre qui pose problème, car en ce qui concerne le poids des racines, on est plutôt dans la fourchette haute des 5 dernières années, avec des chiffres plus proches de l’année 2017 pour ce critère. Le poids continue d’augmenter, ce qui entraîne mécaniquement une progression du rendement à 16°S, qui atteignait les 79,5 t/ha à 16°S le 24 octobre, pour la moyenne française. La CGB table toujours sur un rendement moyen final de la campagne à 82 t/ha à 16°S (avec une incertitude de 5 tonnes).

Et puis, la tare terre reste contenue à 8,3 % sur net lavé ; elle est même très faible dans le nord-est et l’Aube. Après une période difficile début octobre, où les travaux ont été stoppés, les arrachages se déroulent bien. Le 24 octobre, la CGB estimait que 37 % des betteraves étaient arrachées et 28 % réceptionnées dans les sucreries françaises.

Même si il a tendance à remonter doucement, le niveau de richesse reste toujours faible (autour de 16,3 à 16,6°S) dans certaines usines comme Corbeilles, Souppes-sur-Loing, Bucy, Nangis, et Chevrières. « L’Oise et l’Aisne sont handicapés par de faibles richesses autour de 16,7 °S ; cela s’explique essentiellement par les fortes pluies de l’été », déclare Emmanuel Pigeon, directeur de la CGB Hauts-de-France.

À l’inverse, il est assez surprenant de voir que les usines du Nord-Pas-de-Calais et de Normandie ont les teneurs en sucre sont les plus importantes.

« La campagne a démarré avec de faibles richesses mais on observe une belle remontée, notamment dans le sud de l’Aube. En revanche, les richesses sont un peu décevantes dans le nord de la Champagne, tout comme en Seine-et-Marne », note Benoît Yot, le directeur de la CGB Champagne-Bourgogne.

Son collègue de la CGB Normandie, Benoît Carton, constate que les rendements sont décevants à Fontaine-le-Dun. C’est surprenant car la prévision était supérieure. L’usine a même prévu de réduire la durée de la campagne d’environ semaine et a avancé les dates de mise à disposition des betteraves sur la 2e partie de campagne.

Attaques de cercosporiose

Du côté des maladies, il faut noter le développement très rapide de la cercosporiose au sud de Paris, et en Champagne, avec quelques parcelles entièrement grillées.

La cercosporiose est très présente cette année dans les parcelles mal protégées ou celles qui n’ont pas été implantées avec des variétés tolérantes. Ce qui fait dire à Ghislain Malatesta, responsable du département expérimentation et expertise régionale de l’ITB : « cette année, on voit bien que les variétés tolérantes résistent très bien ».