Lors de l’Assemblée générale de son centenaire le 9 décembre, la CGB a remis au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, un livre blanc portant 20 propositions pour consolider les perspectives betteravières à l’horizon 2030 et « faire de la betterave un véritable levier de souveraineté alimentaire, énergétique, sanitaire, industrielle et de lutte contre le changement climatique dans les territoires ».

Dans le cadre de la prochaine présidence française de l’Union européenne et l’élection présidentielle d’avril 2022, la CGB a souhaité structurer une démarche de réflexion ouverte et participative sur le devenir de la France betteravière et de l’exploitant betteravier à horizon 2030. A l’écoute des différentes expertises, un cycle de rencontres thématiques s’est ainsi tenu à la rentrée 2021 et a permis de réunir des experts et acteurs du monde politique, économique et de la recherche pour un moment de réflexion et de débat. De ces rencontres, la CGB a formulé dans ce livre blanc des propositions autour de trois priorités l’innovation, la bioéconomie, et la gestion des risques :

➢ Innovation : vers une beet’tech française

1. Faire du PNRI « Jaunisse » un modèle d’innovation prioritaire collaboratif et partagé entre recherche privée et recherche publique et pour la betterave porter la mise en place d’un PNRI « charançon ».

2. Construire un cadre réglementaire stable et adapté à l’innovation avec l’adoption d’un cadre réglementaire européen adapté aux nouvelles techniques d’édition génomique afin de relever le défi du Green Deal et répondre aux enjeux agronomiques de la betterave.

3. Faire de la finance verte une opportunité pour l’agriculture et la bioéconomie.

4. Accélérer l’adoption des techniques innovantes par les agriculteurs avec la nécessité de réunir les conditions d’un choc d’investissement dans les exploitations et mettre en place un réseau d’exploitation leaders pour l’adoption des dernières innovations.

➢ Bioéconomie et bas carbone

1. Promouvoir un crédit carbone agricole made in France et inciter les financeurs publics et privés à soutenir les projets locaux.

2. Faire du label bas carbone une référence nationale et européenne pour que la France devienne leader du « carbon farming » au niveau européen.

3. Valoriser un sucre bas carbone « made in France » en maximisant les synergies entre l’amont et l’aval de la filière.

4. Conforter la méthanisation dans les territoires via la mise en place d’une trajectoire d’injection ambitieuse vers les 10 %.

5. Mutualiser au niveau européen le plafond d’incorporation de 7 % de biocarburants de 1ère génération afin d’exploiter pleinement le potentiel de production français.

6. Mettre en place une fiscalité carbone au bénéfice de tous les biocarburants et produits biosourcés durables

7. Favoriser l’émergence de nouvelles valorisations innovantes via la conduite d’un programme de recherche collaboratif d’envergure.

8. Inciter les constructeurs automobiles français à proposer une gamme de véhicules flex-E85.

9. Conduire une étude approfondie sur la transition écologique des véhicules, basée sur une Analyse de Cycle de Vie (AVC) complète des véhicules et des énergies.

➢ Gérer les risques pour accompagner la transformation des exploitations et des filières

1. Encourager le développement de contractualisations longues de l’agriculteur au consommateur sur la base d’indicateurs partagés permettant des structurations de filières plus résilientes.

2. Encourager l’utilisation des marchés à terme pour une meilleure gestion et un meilleur partage des risques.

3. Favoriser la création d’outils de stabilisation du revenu sectoriel (betteravier) via la mise en oeuvre de fonds de filière afin d’apporter de la visibilité à l’agriculteur.

4. Au niveau européen, réhabiliter des mesures d’intervention publique pour répondre au risque de surplus de production communautaire du sucre.

5. Etablir une feuille de route nationale partagée entre l’Etat, la profession agricole et les assureurs concernant la gestion des risques sanitaires

6. Déployer largement une assurance récolte en grandes cultures par la mise en place de franchises réduites à 20 %.

7. Accompagner la mise en place de fermes pilotes adoptant de nouvelles pratiques culturales grâce à des dispositifs permettant d’indemniser les pertes de production/revenu.