« Sans pluie dans les dix jours à venir, le potentiel de rendement des céréales pourrait être affecté de façon irréversible, notamment pour le blé tendre qui rentre dans une période de croissance critique », s’alarme France Agrimer.
Jusqu’à fin avril, tout allait bien. Après un hiver clément, les céréales étaient en avance par rapport aux cinq dernières années. L’observatoire Céré’Obs indiquait même que leur potentiel de rendement s’annonçait supérieur à celui de ces cinq dernières années. Depuis le début du mois, l’inquiétude monte. Car l’état des céréales s’est dégradé dans la semaine du 3 au 9 mai 2022, rapporte le dernier bulletin Céré’Obs diffusé le 13 mai 2022.

Sept points de potentiel perdu

« Sur 82 % des parcelles considérées en conditions bonnes à très bonnes, le blé tendre aurait en moyenne perdu 7 points de potentiel », selon France Agrimer. Le déficit hydrique actuel touche surtout le Sud mais devient préoccupant des Pays de la Loire à l’Alsace. Et les restrictions d’eau sont entrées en vigueur jusqu’au département du Nord, placé en vigilance sécheresse depuis le 12 mai. Le blé reste le premier frappé par ce déficit d’eau. Selon l’AGPB : « la montaison arrive progressivement à un stade particulièrement délicat avant le remplissage des grains. Les conséquences sont déjà visibles sur certains territoires : baisse du nombre de talles et d’épis, mais également du nombre de grains par épi, dont le remplissage est déjà compromis ». Selon Serge Zaka, chercheur en climatologie chez ITK : « ces dégâts sont irréversibles et, chaque jour, nous perdons quelques points de rendement. Un épi desséché est un épi définitivement perdu ! “.