La filière lait a dû réagir. Les produits laitiers biologiques font face à une baisse de 10 % de leur consommation, alors que leur production est en hausse. « Ce coup d’arrêt s’explique de plusieurs façons : l’inflation modifie le comportement d’achat des ménages et la concurrence de produits alternatifs axés sur le local ou le pâturage jouent en défaveur du label « AB ». Ce déséquilibre du marché laitier biologique entraîne un déclassement en lait conventionnel de plus de 40 %, jamais connu jusqu’alors », alerte Fabien Choiseau, directeur France des approvisionnements laitiers chez Lactalis. Pour que les agriculteurs puissent se retourner, la filière leur prête main forte. « Nous accompagnerons les éleveurs qui décident de retourner vers le conventionnel. Les pénalités prévues par les contrats de livraison ne seront pas appliquées, et les aides précédemment accordées n’auront pas à être remboursées », indique Fabien Choiseau. Pourtant, cette aide a été sollicitée par très peu des producteurs de lait bio. « Quelques producteurs s’interrogent sur leur sortie de la production laitière biologique, mais la grande majorité ne souhaite pas repasser en conventionnel », indique Fabien Choiseau.
Une baisse de production de 30 % pour le porc bio
La filière du porc bio ne se porte guère mieux. Cependant, la coopérative vendéenne Cavac privilégie la baisse de production à la déconversion. « Nous n’encourageons pas la déconversion. Nous imposons des baisses de volumes de production à nos agriculteurs, de manière équitable », déclare Céline Bernardin, responsable communication chez Cavac. Après une première baisse de 15 % demandée en juin 2022, la coopérative a réduit de nouveau de 15 % supplémentaires la production de porc bio, la totalisant à 30 %. « Il n’y a pas de marché en face, la demande a été plus faible en 2022 », explique Céline Bernardin. « On courbe le dos en espérant que le marché va repartir », ajoute-t-elle.