> À lire aussi : Le ministre présente le plan d’accompagnement de la filière (10/02/2023)

Geoffroy d’Evry, président de l’Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre (UNPT) : « La fécule meurt et Macron regarde ailleurs »

« Depuis plus de 6 mois, l’UNPT alerte le ministère sur l’urgence absolue de sauver la fécule de pomme de terre. Des propositions ont été faites : disposer d’une aide conjoncturelle de 7 M€ pour maintenir les surfaces. Résultats : rien, zéro ! Il y a de plus en plus de réglementation, de suppression, de surtransposition et le comble reste l’abstention de la France dans le cadre d’un vote européen pour la réhomologation du glyphosate. En clair, l’agriculture meurt, la fécule meurt et Macron regarde ailleurs. La souveraineté ne doit pas seulement être un mot qui édulcore de beaux discours et qui permet de pérorer sur les bancs de l’assemblée. La souveraineté doit se décliner en action. »

> À lire aussi : Une manifestation réussie ! (10/02/2023)

Eric Thiroin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) : « Ce n’est pas du Chamallows politique qu’il nous faut »

« On manifeste aujourd’hui pour avoir le droit de travailler. Il est hors de question que l’on nous enlève nos moyens de production. On a besoin de décision et de courage. Ce n’est pas du Chamallows politique qu’il nous faut. Monsieur le ministre comment maintenir la souveraineté alimentaire en enlevant tous les moyens de production ? On nous colle des ZNT partout même pour protéger des fossés de drainage qui sont busés. Notre administration ne sait pas ce qu’est l’agronomie. »

Philippe Brehon, président de l’Union des Endiviers : « L’endive risque de devenir un produit de luxe »

« Nous étions 4 000 producteurs d’endives dans les années quatre-vingt, et 400 aujourd’hui. Combien serons-nous demain ? L’endive risque de devenir un produit de luxe. Depuis plus d’un an, on alerte le gouvernement sur la hausse de l’électricité qui a été multipliée par 10 depuis 2021. À toute ces hausses s’ajoutent la suppression de molécules, comme le Bonalan pour désherber les endives. »

Franck Laborde, président de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) : « Nos opposants sont en train de détruire l’agriculture française »

« L’Europe est devenue depuis 2017 le premier importateur de maïs : 25 Mt cette année, alors que nous étions initialement exportateurs. Le maïs importé du Brésil est produit avec du fipronil, et l’atrazine qui est interdit depuis plus de 10 ans. Nous sommes là pour demander à Monsieur le Ministre, Marc Fesneau, et Monsieur le Président Emmanuel Macron de ne pas faire preuve de naïveté face à tous nos opposants qui sont en train de détruire l’agriculture française. Le mot souveraineté n’a pas de sens si l’on ne donne pas aux paysans les moyens de faire leur métier. »

Arnaud Rousseau, président de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (FOP) : « La primauté du politique doit prévaloir »

« Notre souveraineté est en berne. De plus en plus d’importations ne respectent ni nos normes ni nos standards. 50 % du poulet consommé vient de l’étranger, 40 % des légumes, 60 % des fruits, 25 % de la viande bovine. Les agriculteurs français savent faire, il faut simplement les laisser produire. Ce message s’adresse aux politiques : nous avons besoin de cohérence, on nous dit « pas d’interdiction sans solution » et cela se traduit par des décisions de justice, que ce soit au niveau Européen ou au niveau du Conseil d’État. La primauté du politique doit prévaloir. Nous voulons de la cohérence. Comment expliquer qu’un agriculteur français n’aura pas le droit d’utiliser des néonicotinoïdes cette année, alors que son voisin allemand va en utiliser ? Je veux aussi m’adresser aux consommateurs : l’agriculture française est parmi les plus vertueuses du monde. Nous avons besoin de temps, de cohérence et d’investissement, notamment en termes de recherche et innovation, comme les NBT. En ce qui concerne le plan protéines, nous avons besoin de moyens. Monsieur le Ministre, nous sommes venus vous voir au mois d’aout de manière constructive, pour trouver des financements avec l’interprofession afin de trouver des moyens de recherche. Cinq mois après : pas un courrier, pas un mail ni pas un coup de téléphone, il faut se mettre au travail. »