Les cultures protéagineuses attirent les ravageurs, en particulier les pucerons. Sur le pois, les pucerons verts peuvent arriver tôt, entre le stade 6 feuilles et la sortie des boutons floraux : le seuil de traitement se situe alors à plus de 10-20 pucerons par plante. À partir du début de la floraison, le seuil passe à 20-30 pucerons par plante. En 2023, un nouveau mode d’action insecticide a été autorisé sur puceron avec Teppeki (flonicamid). Il apporte une alternative aux pyréthrinoïdes. Ce produit a la mention « emploi autorisé durant la floraison » mais s’applique une seule fois par saison.
Les autres ravageurs du pois à surveiller sont le thrips, la cécidomyie et parfois les sitones. Les thrips prolifèrent surtout sur les pois de printemps, dans les Hauts-de-France, la Champagne et la Normandie. La protection contre ce ravageur est possible avec un insecticide pyréthrinoïde homologué. Elle est à déclencher si le seuil de nuisibilité d’1 thrips par plante est atteint et si la croissance est ralentie entre la levée et le stade 3 feuilles. La cécidomyie survient plus tard, à partir du stade 8-9 feuilles. Ce ravageur est surtout répandu en Champagne et en Picardie, et la lutte chimique reste peu efficace, d’après Terres Inovia.

Sur féverole, les pucerons noirs et les bruches figurent parmi les principaux ravageurs. Si plus de 10-20 % des plantes portent un puceron entre les stades 6 feuilles et boutons floraux et si le temps est chaud, le traitement peut être déclenché. Il est possible de traiter avec du Karaté K, mais avant floraison, car ce produit ne bénéficie pas de la mention « abeilles ». Pour un traitement plus tardif à partir de la floraison, on peut utiliser Mavrik Jet ou Teppeki dès que 20 % des plantes portent une colonie de pucerons. Concernant les bruches qui déprécient la qualité des graines « actuellement, on se trouve dans l’impasse avec les solutions disponibles », note Laurent Ruck de Terres Inovia, « et plusieurs méthodes alternatives de piégeage sont testées. »

Maladies : traiter le soir

En cette fin d’hiver, les maladies restaient assez discrètes sur les pois et féveroles d’hiver, qui présentaient dans l’ensemble un état sanitaire correct dans les régions nord. Seules les parcelles mal implantées ou semées superficiellement avaient parfois des symptômes d’ascochytose sur pois ou de botrytis sur féverole. Sur les pois, l’ascochytose reste la maladie du feuillage la plus fréquente. Elle se reconnait par un dessèchement de la base des tiges qui prennent une couleur marron. Selon Terres Inovia, les fongicides Amistar et Prosaro ont une bonne efficacité sur l’ascochytose. Amistar peut aussi contrôler deux autres maladies : la rouille et l’oïdium. Face aux autres maladies du pois, le botrytis et le sclérotinia, le fongicide Scala montre une bonne efficacité.

Sur les féveroles, la lutte contre les principales maladies, botrytis et rouille, se recentre autour de quatre produits. Le Scala permet un bon niveau de protection en présence de botrytis et il contrôle aussi l’agent du sclérotinia. Sa restriction d’usage a été levée et Scala peut s’appliquer à la floraison en respectant les horaires de traitement. Les fongicides Amistar, Prosaro et Sunorg pro ont une bonne efficacité sur la rouille des féveroles.
Sur les protéagineux, les applications de produits fongicides sont encadrées par l’arrêté « abeilles ». Elles doivent être réalisées dans un créneau horaire précis, c’est-à-dire dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui le suivent.