L’offre en granulés de biocontrôle composés de phosphate ferrique se structure autour de cinq acteurs : Adama, Certis-Belchim, De Sangosse, Doff Portland, Phyteurop et Syngenta. Les appâts Ironmax Pro de De Sangosse et Sluxx HP de Certis-Belchim restent les références du marché et sont sélectionnés par Arvalis dans ses essais en cage. « Hormis ceux commercialisés récemment qui sont encore en phase d’évaluation, nous observons, 8 jours après application, une efficacité plutôt satisfaisante et similaire entre tous les antilimaces, qu’ils soient de biocontrôle ou non, notamment concernant la protection du végétal, observe Juliette Maron, ingénieure Arvalis au pôle ravageurs et méthodes de lutte. Elle est évaluée entre 55 % et 90 % de feuilles protégées en fin d’essai, soit 8 jours après l’application. Par ailleurs, en ingérant ces granulés, les limaces meurent à partir de 3 à 6 jours en moyenne ».

À l’automne 2022, 36 % des surfaces des cultures d’hiver ont reçu cette catégorie de solutions contre 16 % en 2020. « Le phosphate ferrique fonctionne, souligne Cedra Graeff, chef du marché antilimaces chez Certis Belchim. Son utilisation devrait concerner plus de 50 % des surfaces protégées en 2025 ». L’entreprise lance Pixxela, contenant 4,2 % de phosphate ferrique. « Parce que le produit est plus concentré, les limaces meurent au bout d’une journée », indique-t-elle. Autre appât, Seedmixx, d’une granulométrie proche du Poids moyen du grain (PMG) du colza, évite les sédimentations dans le semoir.

Réduire l’Indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) global de la culture est un autre critère en faveur du biocontrôle souligné par Phyteurop. Avec Fennec HighTech, commercialisé cette année, la société note dans ses essais une protection de la feuille à plus de 85 % et une mortalité de 87 %.

Le prix n’est plus le sujet

Le classement toxicologique des anti-limaces formulés avec 3 % ou plus de métaldéhyde dans la catégorie des « CMR 2 » et les contraintes de stockage concourent aussi au déploiement du biocontrôle. « La redevance pour pollution diffuse de 9 €/kg a lissé les différences de prix à l’hectare », indique Pierre Olçomendy, chef marché antilimaces chez De Sangosse.

Son produit Metarex Duo associe moins de 3 % de métaldéhyde à IPmax, la formulation de phosphate ferrique De Sangosse. « Metarex Duo déplafonne les niveaux d’efficacité des anti-limaces, sans avoir les contraintes liées aux CMR2 », ajoute-t-il. Quant aux granulés du biocontrôle Ironmax Pro, ils touchent 4 à 5 limaces avec une mortalité en moins de 48 heures, équivalent à la rapidité du métaldéhyde.

Maintenir le métaldéhyde

En complément de sa gamme métaldéhyde, Adama est également présent en biocontrôle avec Ultimus depuis 2021. « Tous nos anti-limaces bénéficient de la Desidro technology propre à Adama avec un haut niveau de résistance à la pluie, à la casse et une bonne appétence », explique Myriam Sellam, de chez Adama. L’entreprise annonce une nouvelle substance active pour 2026. Quant au métaldéhyde, « son maintien reste utile car sa rapidité d’action permet d’intervenir dans des situations « d’urgence » où un risque élevé n’a pu être anticipé », rappelle Juliette Maron.