La consommation de bioéthanol continue de croître, se réjouit la Collective du bioéthanol, à l’occasion de sa conférence de presse annuelle, le mardi 23 janvier. En effet, le SP95-E10 et l’E85 gagnent des parts de marché au détriment du SP95 et du SP98. La consommation d’E85 a crû de 5 % en 2023, après une croissance 2022 exceptionnelle de + 83 %. Si l’année 2022 avait vu un écart particulièrement élevé entre l’E85 et l’essence classique, la guerre en Ukraine et la hausse du prix du gaz ont rehaussé le coût de fabrication de l’éthanol en 2023, explique Vincent Guillot, le directeur environnement de la CGB.

Le nombre de stations-services qui distribuent de l’E85 est toujours en augmentation et atteint 39 % des stations. Même constat du côté du parc de voitures pouvant rouler à l’E85 (flex-E85 d’origine ou converti grâce à un boîtier) qui augmente de 23 % en 2023. À noter que la marque Ford est le leader des voitures flex-E85 d’origine, avec 96 % des immatriculations au cours de l’année écoulée. Quoi qu’il en soit, « ces bons chiffres ouvrent aux fabricants de bioéthanol des perspectives favorables, sous réserve qu’une meilleure visibilité soit apportée aux agriculteurs quant à leurs moyens de production », affirme-t-il.

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Les avancées réglementaires

On peut se réjouir que le dispositif fiscal qui incite les pétroliers à incorporer des carburants renouvelables, à hauteur de 7 % du total de leur carburant (Tiruert, directive RED II), a été élargi à l’ensemble des transports, alors qu’il ne concernait que le transport routier jusqu’alors. Ainsi, comme l’aérien et le maritime n’ont pas accès au biocarburant de première génération, le transport routier va très probablement bénéficier d’un potentiel de croissance et être amené à dépasser les 7 %. La collective du bioéthanol, qui regroupe l’interprofession de la betterave et du sucre (AIBS) et le syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA), demande aussi que cet objectif de 7 % soit calculé au niveau européen et pas au niveau des États membres. Cela permettrait à la France, qui est particulièrement en avance sur ce sujet, de développer de façon plus importante cette filière.

Au niveau français, on peut aussi se réjouir que la loi de finances 2024 prévoie un abattement de 40 % des émissions de CO2 dans le calcul de la taxe sur les véhicules de société (TVS), à condition qu’il soit flex-E85 (d’origine ou par l’ajout d’un boîtier agrémenté).

Préparer l’après 2035

La Collective du bioéthanol demande que le bioéthanol soit inclus dans la définition européenne des carburants neutres en carbone afin de pouvoir continuer à être utilisé dans les voitures neuves vendues à partir de 2035, au côté des e-fuel promus par les Allemands et de l’électrique. Les discussions sont encore en cours à Bruxelles et les conclusions sont attendues dans le courant de l’année 2024.

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Enfin, la Collective du bioéthanol demande que les véhicules pouvant rouler avec du Superéthanol E85 soient autorisés à circuler dans les zones à faible émission (ZFE). Pour l’instant, seules celles qui se situent dans les agglomérations de Montpellier et Reims l’autorisent, par dérogation.

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