Mise en place du PNRI-C

Cette nouvelle phase doit ouvrir à la consolidation des connaissances acquises sur la période 2020-2023. Le projet des fermes pilotes d’expérimentation, conduit en partenariat avec les services agronomiques des sucreries, constituera le socle du dispositif pour expérimenter les nouvelles solutions avec les agriculteurs.

“Agir“ sur le comportement des pucerons pour lutter contre la jaunisse

Un nouveau projet de recherche pour lutter contre la jaunisse de la betterave a été lancé en ce début d’année : “Agir”. Les premiers travaux conduits dans le PNRI et le projet Modefy ont montré que des variétés de betterave et des plantes de service pouvaient influencer le comportement de Myzus persicae, principal vecteur des virus de la jaunisse. L’objectif du projet “Agir“ est de proposer une solution combinant ces deux leviers, pour mettre au point des stratégies qui limiteraient à la fois l’attractivité des betteraves et la transmission des virus. L’ITB, coordinateur du projet, travaillera en collaboration avec plusieurs équipes de l’Inrae.

“Agir” est un projet ANR Ecophyto-Maturation (ANR-23-ECOM-00XX), co-financé par l’OFB, via la redevance pour pollution diffuse au titre du plan Ecophyto.

Trans Pest – Développement de bio-insecticides adaptés au changement climatique

Les changements climatiques affectent les interactions entre les plantes cultivées, les ravageurs des cultures et leurs ennemis naturels. Dans ce contexte, ce projet européen, coordonné par l’université de Mons en Belgique, vise à développer des nouveaux bio-insecticides adaptés au changement climatique. Ils seront basés sur l’utilisation de champignons entomopathogènes, d’organismes auxiliaires prédateurs (chrysopes, acariens, punaises) et parasitoïdes (micro-guêpes Encarsia et Aphidius), ainsi que sur l’utilisation d’huiles essentielles de plantes, de produits sémiochimiques (*) et de lipopeptides (**) bactériens. Pour l’ITB, ce projet sera l’occasion d’approfondir les connaissances sur le champignon entomopathogène Lecanicillium muscarium, qui a montré une bonne efficacité pour lutter contre les pucerons, mais avec des résultats aléatoires selon les conditions climatiques. Le projet Trans Pest visera, dans un premier temps, à mieux comprendre l’effet des variations environnementales en conditions contrôlées, puis de confirmer au champ les meilleures conditions d’emploi des champignons.

Trans Pest est un projet Interreg financé par l’Europe.

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(*) Substance émise dans l’environnement par un organisme, qui joue le rôle de signal chimique entre individus d’une même espèce ou entre individus d’espèces différentes. Les phéromones en font partie.

(**) Molécule constituée d’un lipide (substance grasse) connecté à un peptide (sorte de mini-protéine).

Plan d’action pour abaisser la pression virale en région Centre-Val de Loire

Parmi les zones de production de betteraves sucrières, la région Centre-Val de Loire est la plus sévèrement touchée par la jaunisse ces dernières années (figure 1), en particulier le département d’Eure-et-Loir. C’est la seule zone sur laquelle coexistent des betteraves racines et porte-graines (sucrières et potagères).
La superposition des cultures dans leur calendrier cultural écarte toute possibilité de limiter les réservoirs viraux durant une partie de l’année. Ainsi, les betteraves sucrières contaminées par la jaunisse infectent les betteraves porte-graines semées en fin d’été, pendant les pics de vols de pucerons à l’automne. Au printemps, ce sont les betteraves porte-graines qui contaminent les jeunes betteraves sucrières lors des vols de pucerons. Pour faire face à cette situation, un plan d’action a été mis en place au cours de l’hiver 2023-2024. Il vise à renforcer la protection contre les pucerons dans cette zone et co-protéger les deux cultures qui se côtoient sur le même territoire. Ainsi, les producteurs de betteraves sucrières volontaires ont à disposition ce printemps des moyens de lutte qui ont montré un intérêt dans le PNRI, en particulier des plantes compagnes et des granulés Agriodor. Dans chaque parcelle, une zone avec les seuls traitements aphicides de l’agriculteur sera conservée, pour vérifier que l’ajout du moyen de lutte supplémentaire a bien un intérêt. Le financement de ce plan est couvert par le PNRI-C et une contribution des filières semencières et sucrières.
À l’automne, le même type de démarche sera proposé pour protéger la nouvelle culture de betteraves porte-graines, avec les solutions qui auront montré de bonnes efficacités au printemps.