« Le secteur est passé d’une crise à l’autre depuis 2017. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un ralentissement cyclique, mais de profonds changements structurels et d’une dépression aiguë vécue par les producteurs. Elle résulte de multiples facteurs : la transition verte, les conditions de culture et l’énorme problème de l’épuisement de notre boîte à outils pour la protection des cultures, le climat, et bien sûr les évolutions macroéconomiques, notamment l’augmentation des coûts des intrants, le contexte commercial et les relations commerciales UE-Ukraine », a déclaré Marcel Jehaes, président de la Confédération internationale des betteraviers européens (CIBE), lors du 47e congrès à Rotterdam du 11 au 13 juin.

Guillaume Gandon, président de la commission des affaires économiques et générales de la CIBE a interpellé les décideurs européens : « la fermeture de 20 usines de sucre de betterave en Europe depuis 2017 et les 5 fermetures annoncées rien que cette année, la fin de la culture de la betterave sucrière dans plus de 30 000 exploitations, et la perte dramatique de compétitivité et de résilience, devraient alerter les institutions de l’UE et tous les gouvernements et les convaincre de prendre des mesures. Le cadre politique de l’UE a désespérément besoin d’une remise à zéro ».

Suite à la « Vision de la Commission pour l’agriculture et l’alimentation », qui a fait l’objet de discussions intensives, la CIBE appelle les gouvernements et les institutions européennes à mettre en place les politiques et les outils appropriés à court et à long terme pour un secteur betteravier européen robuste et durable qui soit attractif, résilient, compétitif et économiquement viable. Ainsi, le secteur betterave-sucre pourra répondre à la demande de souveraineté agroalimentaire de l’Europe, de bioéconomie et de neutralité carbone.