La dernière édition réellement aboutie du Sima remonte à 2019. Celle de 2022, marquée par un contexte économique morose et une fréquentation en retrait, avait laissé un goût amer. Depuis, les prises de commandes ont chuté pendant près de trente mois, éloignant les constructeurs et les visiteurs.

Aujourd’hui, la conjoncture montre des signes de reprise avecrécoltes 2024 sont correctes et des agriculteurs qui attendent de nouvelles solutions techniques. C’est dans ce contexte qu’AgriSima veut se positionner comme le salon des grandes cultures et de la polyculture-élevage, soit 42 % de la ferme France. Le projet est co-construit avec les fédérations professionnelles et les instituts techniques, avec le soutien actif de la presse agricole.

Mais une inconnue demeure : quels constructeurs rempliront les allées ? Pour l’heure, aucun nom n’a été confirmé. « Les constructeurs sont dans l’attente de leurs budgets », reconnaît Damien Dubrulle, président d’Axema, le syndicat français des acteurs industriels de l’agroéquipement et des espaces verts. Un effet boule de neige est espéré : deux ou trois annonces suffiraient à entraîner l’ensemble de la filière. « Le salon aura lieu, mais son ampleur dépendra de ces choix », résume Frédéric Bondoux, pilote du projet.

Un salon repensé, plus accessible et plus convivial

Conscients du poids des budgets, les organisateurs ont réduit de 30 % les tarifs pour les exposants, et fixé le prix du billet d’entrée à 16 €. L’objectif est d’atteindre 200 000 visiteurs. Le cœur du salon restera le machinisme, mais l’agrofourniture (semences, engrais, phytos, solutions technologiques) disposera aussi d’une place élargie.

10 000 m² seront consacrés à six pôles d’expertises (grandes cultures, élevage, énergie, technologies, etc.), chacun animé par un binôme expert-agriculteur. Des conférences, des colloques et des débats rythmeront ces espaces.

Les AgriSima Awards prennent eux aussi une nouvelle dimension. Au-delà des matériels commercialisés, ils mettront en lumière prototypes, preuves de concept, projets étudiants et innovations issues des instituts techniques. Selon Frédéric Bondoux, l’idée est de valoriser la créativité naissante et de rapprocher jeunes talents de la recherche et des entreprises.

Enfin, l’AgriSima veut s’affirmer à l’international : des délégations d’agriculteurs étrangers seront invitées, avec des voyages combinant la visite du salon et celle d’exploitations agricoles.