La hausse des taxes sur le Superéthanol-E85 augmenterait le prix à la pompe de 40 à 50 centimes par litre d’E85, si elle était intégralement répercutée sur ce carburant. Dans le cas où elle serait répartie, selon les choix des distributeurs, sur toutes les essences, la hausse des prix atteindrait 2,3 centimes pour chaque litre d’essence (SP95-E10 et E85).

Rappelons qu’au 10 octobre 2025, le prix moyen du Superéthanol E85 est de 0,71 €/l, contre 1,68 €/l pour le SP95-E10. Un automobiliste qui parcourt 13 000 km/an (kilométrage moyen en France) peut ainsi économiser environ 700 € sur son budget carburant.

Les automobilistes ayant investi dans un boîtier de conversion flex-E85 sur leur véhicule essence, pour un coût de 1 000 € en moyenne, seraient les grands perdants. Tout comme les 50 000 agriculteurs français impliqués dans la filière bioéthanol issu de la betterave du blé ou du maïs.

La qualité de l’air serait aussi perdante, puisqu’une hausse des taxes de l’E85 pénaliserait le bioéthanol au profit de l’essence fossile, alors que la décarbonation du parc automobile est une nécessité absolue pour stopper le dérèglement climatique.

La filière du bioéthanol appelle donc le gouvernement à renoncer à cette mesure et le parlement à la rejeter, « car elle irait à l’encontre des objectifs de décarbonation et serait un nouveau coup dur pour le portefeuille des automobilistes et pour les agriculteurs. »

L’association 40 millions d’automobilistes est aussi monté au créneau pour dénoncer la suppression de l’avantage fiscal du Superéthanol-85 : « en pleine période de crise économique et de flambée des prix de l’énergie, une telle décision serait à la fois injuste, contre-productive et inacceptable pour ceux qui cherchent à préserver leur mobilité et à adopter une consommation plus vertueuse ».