Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une hausse brutale de la fiscalité sur les biocarburants d’origine agricole : + 380% pour le Superéthanol-E85 et + 400% pour le B100, pour l’aligner sur la fiscalité des carburants fossiles.
Cette proposition brutale, prise sans concertation avec les filières, serait un contresens politique et désastreux sur les plans économique, agricole et climatique.
Une telle mesure va à l’encontre de l’objectif de « défossiliser » l’énergie des transports en utilisant toutes les solutions efficaces. Ainsi, les biocarburants durables sont une solution complémentaire au 100% électrique et non un concurrent à éliminer.
L’E85 et le B100 sont des solutions locales majeures pour la décarbonation des transports. Le Superéthanol-E85 réduit en moyenne de 50% les émissions nettes de CO2 et jusqu’à 90% les émissions de particules fines par rapport à l’essence fossile. Le B100 garantit une réduction d’au moins 60% des gaz à effet de serre par rapport au gazole fossile.
Depuis des décennies, les filières françaises démontrent leur capacité à créer des synergies entre alimentation, énergie et climat. À partir des betteraves, de blé, de maïs ou de colza cultivés en France, les industriels fabriquent le bioéthanol pour l’E85 et le biodiesel pour le B100, mais aussi des coproduits destinés à l’alimentation animale : plus d’un million de tonnes de tourteaux de colza, 1,4 million de tonnes de pulpes de betteraves et 540 000 tonnes de drêches de céréales, limitant les importations de soja et renforçant notre autonomie protéinique (55% contre 30% dans le reste de l’UE). Ainsi, les filières françaises des biocarburants agricoles contribuent à notre souveraineté alimentaire, protéinique et énergétique.
Les filières bioéthanol et biodiesel soutiennent ainsi plus de 120 000 agriculteurs et 30 000 emplois industriels dans les territoires.
L’incertitude sur le niveau de taxe de l’E85 créée par cette proposition impacte d’ores et déjà négativement les fabricants de boîtiers E85, les garages agréés et les constructeurs engagés : quel consommateur souhaiterait investir dans un boîtier ou un véhicule flexfuel si l’avantage à la pompe était quasiment réduit à zéro ? En outre, les citoyens qui ont investi et équipé leur véhicule d’un boîtier seraient pénalisés.
Bioéthanol France et l’ensemble des acteurs des biocarburants agricoles appellent les parlementaires à rejeter cette mesure injuste et contre-productive, comme les députés l’ont fait en Commission des Finances avec une adoption transpartisane, à la quasi-unanimité, des amendements de suppression de cette hausse de taxe.
Parce que la transition énergétique se fera avec les agriculteurs et les industriels, défendons ensemble une énergie locale, renouvelable au service du climat et du pouvoir d’achat.



