L’objectif de ce séminaire était de faire le point sur les avancées scientifiques et de définir les priorités pour la suite de la recherche menée depuis le lancement du PNRI-C (2024-2026), sans oublier toutes les données recueillies durant le premier PNRI (2021-2023).

Les porteurs des 5 projets constituant le PNRI-C ont présenté leurs travaux :

ABOS : développement d’un biocontrôle en traitement de semences basé sur les composés organiques volatils (COV).

BEET-SAT : surveillance à large échelle pour identifier les facteurs de risque jaunisse. Ce projet sera davantage abordé dans le prochain cahier technique du Betteravier Français n°1211.

Biocontrôle-C : optimisation de produits de biocontrôle aphicides et biostimulants contre la jaunisse et ses vecteurs.

FPE-C : tests sur 50 parcelles agricoles pour valider des itinéraires de protection en conditions réelles.

REDIVIBE : étude des réservoirs de virus et des vecteurs de transmission pour mieux comprendre la dissémination de la maladie.

Une complémentarité recherche/terrain indispensable

Depuis 2021, un réseau de Fermes pilotes d’expérimentation (FPE) permet de tester les pistes de solutions et des combinaisons de leviers en conditions de production. Ce sont des parcelles d’agriculteurs betteraviers, suivies par un responsable de la filière : ITB, Tereos, Cristal Union ou Saint-Louis-Sucre. Quelques lycées agricoles et la FNAMS sont également impliqués dans le projet.

L’opérationnalité des solutions étant primordiale, les essais menés au champ représentent une grande partie des travaux du PNRI-C. À ce titre, près de 50 parcelles sont suivies chaque année pour évaluer l’efficacité des leviers, en particulier les plantes compagnes, les allomones, ainsi que d’autres produits de biocontrôle (phéromone, lâchers de chrysopes, champignon entomopathogène et huile de paraffine). L’efficacité des leviers seuls et combinés sur les populations de pucerons et sur la jaunisse est détaillée dans les deux pages suivantes de ce numéro.

Premiers travaux sur l’usage de composés organiques volatils en enrobage de semences

Le partenariat de Strube et AgriOdor dans le projet ABOS cherche à développer une méthode innovante de biocontrôle pour la protection des cultures de betteraves sucrières. Cela consiste à incorporer un mélange de composés organiques volatils (COV) dans l’enrobage des semences pour produire des jeunes plantes ayant un effet biorégulateur sur les pucerons. Les résultats préliminaires sont encourageants, mais nécessitent des approfondissements pour pouvoir proposer des essais avec cette technologie.

Comprendre l’origine des contaminations pour renforcer la prophylaxie

Le projet REDIVIBE, piloté par l’Inrae, s’attache à identifier les plantes contribuant à la survie hivernale des pucerons vecteurs et des virus responsables de la jaunisse. Ces connaissances sont cruciales pour définir des mesures prophylactiques réalistes adaptées aux besoins des paysages agricoles.

Les travaux consacrés aux réservoirs de pucerons montrent que Myzus persicae trouve principalement refuge dans le colza et diverses brassicacées cultivées en interculture, comme les moutardes ou les radis, ainsi que dans la phacélie. À l’inverse, ce sont surtout les betteraves sauvages du littoral et la féverole qui semblent héberger Aphis fabae durant l’hiver.

Près de 9 000 plantes ont été séquencées pour identifier celles qui seraient réservoirs de virus. Finalement, seules les repousses de betterave sucrière et les betteraves porte-graines peuvent héberger simultanément les quatre virus de la jaunisse. D’autres espèces, comme la phacélie, la féverole ou la betterave sauvage, n’abritent que certains virus et à des niveaux faibles.