En essais traités comme non traités, quatre de ces nouveautés se sont classées au-dessus des témoins CTPS : KWS Thalis (106 %), LG Flamenco (105 %), Shetty (105 %) et Lexy (103 %). Dans les essais en région brassicole du nord, ces obtentions se placent au-dessus de la variété de référence RGT Planet, et ce sur les deux années 2020 et 2021. « Avec KWS Thalis, les malteurs ont obtenu de très bons résultats sur leurs pilotes industriels. Nous prévoyons un développement significatif de la variété à l’automne 2022 et au printemps 2023 », déclare Nicolas Dezobry, chef de marché chez KWS. Le catalogue français intègre Lexy, une orge 1/2 précoce classique de Secobra. Le groupe a aussi sélectionné un nouveau profil d’orge à la demande de la filière : CB Score. C’est la première variété à posséder plusieurs traits qui facilitent la fabrication, en économisant l’énergie lors du process de maltage et ne nécessitant pas de filtrage, tout en permettant de conserver la bière plus longtemps. « Il s’agit dans un premier temps d’un marché de niche, quelques centaines d’hectares seront mis en culture en 2022 », fait observer Florent Cornu de Secobra, qui travaille sur ces types brassicoles novateurs. À noter que le potentiel de rendement de CB Score, proche des références en 2020, se situe un peu au-dessous de RGT Planet (97 %) en 2021.

4 variétés en observation

Pour la récolte 2022, plusieurs orges sont passées en observation commerciale et industrielle. LG Tosca débute la deuxième étape avec, pour atout, un très bon calibrage et un bon poids spécifique (PS). En moyenne sur 5 ans, LG Tosca se situe au niveau de production de la référence RGT Planet. Cette variété précoce est dans la moyenne pour la verse et l’helminthosporiose, mais elle est sensible à la rhynchosporiose et assez sensible à la rouille naine. Les orges inscrites il y a deux ans, Amidala, LG Belcanto, Valérian et Yoda, entament la première étape d’observation commerciale et industrielle. Selon les essais du réseau Arvalis, ces variétés sont précoces, tolérantes à l’oïdium, avec un bon PS. LG Belcanto et Yoda produisent en moyenne 3 % de plus que RGT Planet. Le rendement de Valérian est proche de celui de RGT Planet, tandis qu’Amidala produit 2 % de moins. Leurs calibrages sont un peu supérieurs à celui de RGT Planet, sauf pour LG Belcanto. La tolérance d’Amidala et LG Belcanto à la rhynchosporiose est notée moyenne. Amidala est sensible à l’helminthosporiose et assez sensible à la rouille naine. Pour LG Belcanto, c’est l’inverse : elle est assez sensible à l’helminthosporiose et sensible à la rouille naine. Valerian et Yoda sont sensibles à la rhynchosporiose et moyennement sensibles à l’helminthosporiose.

RGT Planet domine les préférées

Parmi les variétés couramment cultivées, RGT Planet ressort toujours en tête en 2021, suivie par KWS Fantex et Fandaga. « RGT Planet procure chaque année un rendement élevé, quel que soit le contexte climatique, avec un bon calibrage » selon les essais du réseau Arvalis. KWS Fantex procure en moyenne un rendement proche de celui de RGT Planet. Fandaga se rattache à la qualité brassicole dite « high fan » utilisées dans certaines recettes de fabrication de bière, avec une productivité en moyenne 3 % inférieure à celle de RGT Planet.

Autre critère important pour l’orge de brasserie : le calibrage, qui doit atteindre 90 % de grains supérieurs à 2,5 mm. Pour les 5 dernières années, RGT Planet, KWS Fantex et LG Belcanto possèdent un calibrage équivalent. Fandaga, Laureate, LG Tosca ont un calibre un peu supérieur. Concernant la teneur en protéines, le comportement des variétés récentes est bon dans l’ensemble, puisque toutes ces orges les plus productives se trouvent dans le groupe à faible teneur en protéines.

Objectif 250 plantes levées

En semis de fin d’hiver, les hauts rendements sur les orges à deux rangs sont souvent atteints avec des peuplements épis élevés : 250 à 300 plantes levées par m², soit 270 à 330 grains semés par m². La densité de semis doit installer un peuplement suffisant, mais sans excès pour éviter la verse, assez fréquente sur cette espèce, induisant une baisse du calibrage.

En terres profondes et sur sol bien ressuyé, il est possible de baisser cette densité à 250 plantes par m² (= 270 gr/m²) sans risque de pénaliser le rendement. En terres superficielles, il est préférable de ne pas descendre en dessous des 300 plantes par m² (soit 330 grains/m²), les faibles densités étant très souvent pénalisées dans ces sols. En cas de semis retardé après la mi-mars, il est conseillé d’augmenter la densité de 30 grains par m² par quinzaine de jours de retard.