Fini le temps où les expérimentateurs devaient sacrifier une partie des plantes des essais pour réaliser leur mesure. Après le blé, l’orge, le maïs et le lin, Alphi V3, une arche légère de phénotypage innovant à haut débit, s’utilise sur pommes de terre grâce à sa voie variable de 2 à 3 mètres. Cet enjambeur peut passer mesurer la même micro-parcelle à différents stades de culture. Il cartographie l’intensité de la photosynthèse dans différentes strates du couvert végétal, « La tête unique est équipée de quatre caméras RGB, de deux lidars (télédétection par laser), de trois spectromètres, d’un capteur d’éclairement (BF5) et de cinq flashs. L’enjambeur est équipé d’un guidage RTK, détaille Fabrice Gierczak, technicien d’expérimentation Arvalis. Le laser permet de mesurer la hauteur des plantes. Les spectromètres intégrés envoient des longueurs d’onde qui servent à évaluer la nutrition azotée, la croissance et la sénescence de la plante. L’évolution de la biomasse est réalisée d’une manière dynamique sans destruction des végétaux. Alphi passe sur toute la micro-parcelle, contrairement à certaines techniques d’échantillonnage. Ce qui améliore la fiabilité des résultats et la comparaison à différents stades des données des mêmes plantes ».

Ainsi, pour les essais variétaux pommes de terre, Alphi récupère des données toutes les semaines pour étudier le comportement et la cinétique de croissance, en sec et en irrigué.

Des drones pour quantifier la biomasse

Très complémentaires, les drones comptent les plants et quantifient la chlorophylle. Avec les specromètres intégrés, ils calculent la longueur d’onde qui quantifie un indice de végétation, le LAI, pour déterminer la biomasse et les quantités d’azote. La biomasse reste très difficile à estimer, précise le technicien d’Arvalis.

Une perche pour suivre l’évolution de la végétation

Quant à la perche Literal, composée d’une perche et d’un sac à dos, elle permet de hisser et d’alimenter un module de prise de vue et d’enregistrement. Cet outil, qui fait déjà gagner beaucoup de temps aux expérimentateurs pour compter les épis sur céréales, est maintenant utilisé en pommes de terre, afin de mesurer la fraction de couverture verte. De même, le taux de destruction du couvert par le mildiou est en cours de test.

Un mini-scanner photographe des racines

Enfin, un nouvel outil permet de mesurer l’évolution du chevelu racinaire des pommes de terre. Et lui aussi sans détruire les cultures. Il s’agit d’un tube creux enterré à 1m50 de profondeur. Il est mis après la plantation avec un bon contact entre le tube et la terre. Un mini-scanner inséré dans le tube prend des photos des racines à 360 °. À partir de celles-ci, les expérimentateurs reconstituent l’ensemble du profil et du chevelu racinaire.

Ces outils non destructeurs, outre le gain de temps des mesures, évitent les biais comme le choix du lieu d’échantillonnage. Ils augmentent le degré de précision et la répétabilité des mesures. Pour au final, une meilleure connaissance de la plante et de son comportement.