La censure par le Conseil constitutionnel, le 7 août dernier, de la disposition concernant la ré-autorisation de l’acétamipride dans la proposition de loi Duplomb-Ménonville, suscite de vives inquiétudes chez les betteraviers. « La seule porte de sortie pour cette molécule est à travers un nouveau projet de loi. Cela s’accompagnerait de contraintes sur les rotations et les conditions d’application, ce ne serait donc pas forcément idéal. »
La censure du Conseil constitutionnel implique de fait l’impossibilité d’avoir recours à l’acétamipride ainsi qu’à des semences traitées avec des substances assimilées, notamment la flupyradifurone, interdite depuis 2020 en France et désormais utilisée en enrobage de semences dans d’autres pays européens comme la Belgique ou les Pays-Bas. « Nos concurrents européens sont en train de la développer, regrette Alexis Hache. Nous serons encore la dernière roue du carrosse. » En effet, Bayer, qui détient cette molécule, a fait le choix de concentrer ses efforts sur son développement en aspersion (sous la marque commerciale Sivanto) ou en enrobage (sous la marque Buteo-start), et de ne pas demander la réhomologation du Movento à base de spirotétramat.
Le président de l’ITB indique cependant qu’une nouvelle molécule pourrait être homologuée dès janvier 2027(Axalion), avec une possibilité, pas encore certaine, d’y avoir accès en France dès janvier 2026 par voie dérogatoire. L’ITB aurait également identifié un champignon entomophage capable de détruire les pucerons. Seul problème : le cadre européen permettant d’homologuer ce type de produit n’existe pas encore… A plus long terme, Alexis Hache appelle à travailler sur la problématique des réservoirs virulifères. « Nous aurons toujours des moyens de production, mais ils seront restreints, conclut le président de l’ITB. La betterave va devenir une culture à risque comme d’autres. »