Une progression, oui, mais pas une explosion. Après l’inscription en 2024 d’une première variété Smart tolérante au Conviso One au catalogue français, le marché était appelé à grandement se développer. Alors qu’une surface de 40 000 hectares semée en betteraves Smart était évoquée en 2024, les prévisions se sont faites plus prudentes depuis. « Le marché va continuer à progresser, mais il ne va pas doubler comme nous le pensions initialement, explique Patrick Mariotte, directeur général de KWS France, qui commercialise deux des trois variétés actuellement inscrites au catalogue français. Selon l’ITB, 12 à 15 % des parcelles sont mal désherbées, le marché va donc continuer à progresser, car ces parcelles présentent un potentiel de gain de rendement. » La troisième variété inscrite en France appartient à l’offre de Betaseed. « Disponible pour les essais en 2025, elle sera proposée à la vente en 2026 », précise Benoît Rose, le directeur de Betaseed France.

Selon les différentes estimations des semenciers, le marché des variétés Smart représenterait entre 6 et 8 % (soit environ 35 000 unités), et pourrait atteindre les 10 à 12 % en 2026. « Le marché se cherche car la performance variétale des variétés Smart est en deçà de nombreuses variétés, témoigne Pierre Carré, le directeur marketing betteraves de Florimond Desprez. Les semenciers concentrent par ailleurs le gros de leurs efforts sur le tronc commun des autres maladies. » Le groupe a néanmoins mis les bouchées doubles pour rattraper son retard sur ce segment de marché. « Notre ambition est de faire une grande progression. Nous n’avions qu’une seule variété l’année dernière, nous sommes désormais en milieu de classement. »

Adapter les pratiques

Pour sa part, SESVanderHave annonce la commercialisation à venir de quatre variétés. « Ce segment se développe. Suite à la création d’UBS et des investissements réalisés, nous sommes dans le match. Notre souhait n’est cependant pas de généraliser ces solutions, mais de les réserver aux problématiques de salissement excessif ou de montées à graines », indique Paul Edeline, chef de produit betterave sucrière du groupe. Enfin, RAGT mène actuellement des réflexions pour élaborer sa stratégie en la matière. « Nous sommes déjà acteurs sur des marchés de tolérance herbicides concernant d’autres espèces et nous devons travailler à la construction d’une offre de variétés smart en betterave », précise Sylvain Guedou, directeur des ventes France chez RAGT Semences.