Le seuil de 14 cts/lb semble difficile à dépasser et les cours du sucre roux butent sur ce niveau depuis près de quinze jours…

Le sucre blanc a du mal à suivre le rythme et se maintient autour de 360 $/t sur l’échéance proche (soit autour de 315 €/t), et plus près des 330 €/t sur l’échéance d’octobre 2019. Des niveaux qui restent bas mais qui apportent de l’espoir car la plupart des éléments baissiers sont déjà intégrés dans le marché. Au contraire, on peut anticiper quelques éléments haussiers pour la suite de campagne. Ici encore, c’est l’Inde qui fait parler d’elle : alors que la plupart des analystes prévoyaient encore, il y a peu, une poursuite de la progression sucrière, il semble que le pays n’atteindra pas son record de l’année passée. Et même la Thaïlande pourrait décevoir et ne plus atteindre les 15 Mt.

De même, les mauvais rendements européens, qui pourraient se traduire par une chute de volumes disponibles à l’export (de 3,5 Mt sur la campagne passée à 1-1,5 Mt sur la campagne à venir), montrent que le surplus mondial annoncé en 2018-2019 ne sera pas aussi important que prévu…

On entend même certains parler d’un déficit probable – surtout si El Niño, qui arrose trop l’Amérique centrale et trop peu l’Asie du Sud-Est, vient s’en mêler ! C’est en tout cas cette opinion haussière qui domine chez les spéculateurs. Dans les statistiques rendues publiques la semaine dernière, ils deviennent acheteurs nets de sucre. Certes, de manière modérée, mais cela ne s’était pas vu depuis un an !

Dans cette situation, on est en droit d’espérer que le pire est derrière nous. D’ailleurs, le marché européen commence à rebondir : l’agence Platts estime le prix spot pour la zone Europe de l’Ouest, autour de 365 €/t (rendu utilisateur) : c’est 15 % de plus que depuis l’ouverture de notre campagne 2018-2019, et de quoi rémunérer la betterave sur les règles de partage sous quota autour de 21-22 €/t hors pulpe… Espérons que ce ne soit que le début

Timothé Masson, CGB