L’arrivée d’un nouveau variant de la Covid aura eu raison de la flambée des matières premières agricoles, dans le sillage de la bourse et du pétrole, et en frappant en premier lieu les huiles et les biocarburants. Il faut dire que l’Europe a été particulièrement réactive en fermant ses frontières à tous les pays africains, faisant ainsi craindre un ralentissement économique mondial.

Par conséquent, les cours du colza ont chuté de près de 50 €/t en quinze jours, aboutissant le 30 novembre à 665 €/t sur le FOB Moselle, sous la barre des 700 €/t atteints début novembre. Le rendu Rouen reste à un niveau plus élevé, de 670 €/t. Sur les marchés à terme, la baisse est tout aussi sensible : l’échéance de février 2022 est tombée à 660 €/t, celle de mai 2022 à 640 €/, et les échéances suivantes affichent aux alentours de 550 €/t. Nul ne sait si cette période de repli va durer, et pour combien de temps.

Les pessimistes voient dans la baisse des bourses mondiales et du pétrole, toujours à l’œuvre, un repli inéluctable des cours des biocarburants, des huiles et des graines de colza, facteurs auxquels s’ajoute une hausse de la prévision de récolte en Australie de 700 000 t à 5,7 Mt. Mais les optimistes regardent plutôt du côté des fondamentaux. La dernière récolte européenne de 20 Mt est vite absorbée par les usines de trituration qui tournent à plein, avec des marges élevées. La récolte canadienne a été réduite d’un tiers à 13 Mt, après par de gigantesques incendies, les exportations sont réduites de moitié et le port de Vancouver tourne au ralenti en raison d’inondations ! La logique veut qu’à terme, les cours rebondissent.

D’ailleurs, l’arrivée du variant Omicron n’a pas eu un effet de même amplitude à la baisse pour le soja. À Chicago, les cours du 20 novembre s’affichent à 450 $/t, soit un repli de 15 $/t sur la dernière quinzaine, mais revenant à la moyenne des prix du dernier trimestre. Les analystes regardent surtout le niveau d’achat de soja américain par la Chine, qui se maintient à un niveau élevé malgré les relations difficiles entre les deux pays.

La récolte mondiale de soja atteint un record de 380 Mt, pour une demande estimée à 375 Mt, soit un équilibre presque parfait. De ce fait, les prix restent à la fois moins élevés que ceux du colza, et relativement constants.