Le rendement en blé tendre est en légère hausse en 2022, avec 72,1 q/ha contre 71,1 q/ha en 2021, estime Agreste, le service des statistiques du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. « Mais la moyenne ne veut pas dire grand-chose : il y a une très forte hétérogénéité d’une région à l’autre. On peut même passer du simple au triple en termes de récolte sur une même région ou un même département », précise Alexis de Carrier, animateur de la filière blé tendre chez Arvalis. En effet, la région Centre, première région productrice, voit ses rendements baisser, contrairement à la Picardie qui devient la première région productrice. Si l’ensemble des cultures a été soumis au stress hydrique et thermique, la profondeur des sols et des orages localisés ont entraîné des fortes disparités inter et intra régions, selon le service de la statistique et la prospective du ministère de l’Agriculture (SSP). « Les sols superficiels ont été fortement affectés, contrairement aux sols profonds, qui ont pu encaisser ce stress hydrique », complète Alexis de Carrier. « Cette forte hétérogénéité a tendance à s’accroître d’année en année, avec les aléas climatiques », ajoute-t-il. À noter que la production de blé tendre souffre d’une baisse de 4,4 % sur un an, et de 3,1 %, par rapport aux cinq dernières années, selon Agreste.

La production de colza en hausse de plus de 30 %

En 2022, la récolte de colza atteindrait 4,3 Mt, en forte hausse de 31,6 % sur un an et de 6,4 % sur la moyenne quinquennale, selon Agreste. « Les surfaces emblavées étaient en hausse car les conditions climatiques au moment des semis étaient plus favorables », explique Afsaneh Lellahi, directrice des actions régionales et du transfert chez Terres Inovia. Le rendement, estimé par Agreste à 35,7 q/ha serait également en croissance sur un an, de 2,1 q/ha. « La pression des ravageurs était limitée, ce qui a permis de mieux supporter la sécheresse », précise Terres Inovia. Par ailleurs, en fin de cycle, le retour de la pluie a permis ponctuellement de favoriser le remplissage.

Une diminution des rendements pour l’orge

Agreste estime des rendements en orge de printemps à 53,1 q/ha en 2022, contre 61 q/ha en 2021, avec une production en baisse de 8,3 %. « Nous avons eu un mois de mai très sec, ce qui entraîne une diminution du nombre d’épis et conditionne le rendement », explique Luc Pelce, animateur de la filière orges brassicoles Arvalis. De nombreuses disparités ont été observées, allant de 35 q/ha dans des zones intermédiaires, à 75 q/ha en Champagne ou les Hauts-de-France. Les rendements en orges d’hiver ne sont guère mieux : ils ont diminué de 4,3 % sur l’année, mais restent plus homogènes, avec une production en hausse de 2,5 %. « L’orge d’hiver a obtenu de bonnes compensations en fertilité des épis, grâce à l’ensoleillement des mois de février et mars, contrairement à l’orge de printemps qui ne possède pas d’ajustement du nombre de grains par épi, ayant un cycle plus court », développe Luc Pelce.