Huit employeurs agricoles sur dix ont des difficultés à recruter un salarié. 30 % des postes proposés en agriculture ne seraient pas pourvus. Et 40 % des salariés nouveaux arrivant dans le secteur le quittent au bout de deux ans. Des chiffres cités par le directeur de l’Anefa, association nationale paritaire pour l’emploi et la formation en agriculture, lors du Salon de l’agriculture 2024. D’où la nécessité d’être proactif pour le recrutement.
« Il faut utiliser différents canaux de diffusion lors du recrutement d’un salarié. Persévérez et restez en veille », préconise Laurence Stephan, déléguée régionale Apecita, basée à la maison des agriculteurs à Reims. Si l’Apecita se présente comme spécialiste de l’emploi en agriculture, agroalimentaire et environnement, les offres s’adressent souvent à des profils qualifiés. Certaines diffusions sont gratuites sur son site.
L’Anefa, présente partout en France, est aussi un organisme spécifiquement agricole. Avec sa centaine d’experts locaux du recrutement et de l’emploi, les équipes accompagnent candidats et recruteurs. Ils font la promotion des emplois permanents et saisonniers, des métiers et des formations (campagnes de communication et actions événementielles : forum emploi, visites de classes et d’exploitations, job dating…). Leurs sites lagriculture-recrute.org et https://www.anefa.org/ mettent en ligne des offres d’emploi et des candidatures pour les salariés agricoles. Ils permettent aussi de s’informer sur la manière de présenter les offres.
Sites, réseaux sociaux…
Jobagri.com est aussi un jobboard, (plateforme mettant en relation recruteurs et salariés), spécialisé en agriculture. Il dépend du groupe éditant La France agricole. Il propose des parutions web et/ou de la presse agricole. La presse agricole départementale diffuse également des annonces d’emploi. Pensez aux réseaux sociaux : Facebook et Instagram pour les plus jeunes, LinkedIn pour les plus expérimentés. N’hésitez pas à contacter des sites d’offre d’emploi plus généralistes (jooble.org, indeed.com…).
Le dispositif Proch emploi, uniquement dans les Hauts-de-France, est aussi généraliste. Il travaille peu avec les agriculteurs. Il accompagne gratuitement les entreprises dans la recherche de candidats, avec 24 plateformes dans la région. Un conseiller peut vous aider à définir la fiche de poste et à lancer l’offre sur France travail, le conseil départemental, les Mef (Maison emploi et formation) et la publier sur Indeed, un site de recherche d’emploi très utilisé. Le conseiller réalise ensuite une présélection pour faire gagner du temps à l’entreprise. Il assiste à l’entretien d’embauche si l’agriculteur le souhaite. Seule incertitude : la faible connaissance des besoins agricoles (Numéro vert : 0800 026 080).
… et relations professionnelles
Participer aux forums emploi et aux jobs dating permet également de rencontrer des personnes intéressées. Certaines chambres d’agriculture, banques, établissements de formation en organisent localement.
Les réseaux professionnels (vos collègues, groupes de développement agricole, conseillers agricoles ou de gestion, vétérinaires, banquiers, commerciaux …) peuvent aussi être des relais. Exposez précisément le profil recherché. Utilisez vos véhicules professionnels (Voiture, tracteurs, bennes agricoles…) pour diffuser votre annonce. Celle-ci doit donner envie et être attrayante, en mettant en valeur les spécificités de votre entreprise (voir BF N°1180 p15). Indiquez si vous disposez d’un hébergement disponible et si les repas peuvent être pris sur place.
Contactez les établissements de formation (Maison familiale rurale, lycées agricoles…). Certains professeurs pourront éventuellement vous mettre en contact avec des élèves intéressés. Prendre un apprenti peut être une solution. Mais il faut anticiper le temps des études (2 ans minimum) et la nécessité d’accompagner le jeune.
Enfin, restez ouverts à des profils parfois atypiques, où la motivation et la capacité d’adaptation du candidat peuvent faire la différence. Il n’est pas rare de rencontrer des agriculteurs très satisfaits de personnes reconverties (cas rencontrés récemment : une aide-soignante dans une porcherie, un cadre d’usine dans une unité de méthanisation, un mécanicien en grandes cultures…)