« Bruxelles souffle sur les braises de la colère des betteraviers », a dénoncé la CGB suite à la présentation, le 3 septembre, de la version finalisée de l’accord UE-Mercosur par la Commission européenne. Cette annonce est vécue comme une véritable trahison par le monde agricole et, plus particulièrement, par les filières les plus impactées.
Antidémocratique
La décision de scinder le texte, afin que son volet commercial ne soit soumis qu’à un vote à la majorité qualifiée au Conseil, est jugée antidémocratique par les interprofessions betterave sucre et éthanol, élevage et viande bovine, volaille de chair et céréales. En effet, la Commission européenne prive les États membres de leur droit de veto et contourne délibérément les parlements nationaux.
Dans un communiqué commun, l’AIBS, Interbev, Anvol et Intercéréales estiment que « les prétendues clauses de sauvegarde brandies par la Commission pour protéger les filières agricoles sensibles ne sont qu’un écran de fumée. Trop lentes à activer, juridiquement complexes et limitées dans le temps, elles ne font que constater les préjudices une fois qu’il est trop tard. »
Quant aux modalités de déclenchement, elles sont tout aussi illusoires : la Commission évoque un seuil de +10 % d’importations ou –10 % de prix, mais cela ne conduit qu’à l’ouverture d’une enquête administrative, sans aucune suspension automatique des flux commerciaux. Le temps nécessaire à cette procédure laisse toute la place à une déstabilisation des marchés et à un effondrement des prix impactant alors très largement les filières et pouvant menacer leur pérennité.
La CGB déclare : « quoi qu’en dise la Commission européenne, cet accord ne dispose d’aucune clause miroir, assumant pleinement le droit des consommateurs de l’Union européenne à polluer ailleurs. » La Commission fait en effet le choix d’autoriser les importations de produits issus de canne à sucre cultivée en utilisant des produits phytosanitaires interdits en Europe (notamment l’imidaclopride et le thiamethoxame).
Le président de la CGB, Franck Sander « appelle solennellement le président de la République, le gouvernement et tous les députés européens à stopper cet accord par tous les moyens. »
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