La réussite de la culture de printemps dépend, entre autres, de la date et du mode de destruction du couvert d’interculture. Arvalis rappelle que les services rendus par ce dernier sont principalement le piégeage de l’azote, la protection puis l’amélioration de la structure et de la fertilité du sol grâce à la restitution de la matière organique, ainsi que la limitation du lessivage.
Cependant, ce couvert ne doit pas avoir d’impact négatif sur la culture suivante. Par exemple, selon les espèces, une destruction effectuée trop tardivement peut provoquer une faim d’azote et compliquer la préparation du lit de semences.
« Pour la betterave, culture sensible à la qualité du lit de semences et au manque d’azote minéralisé, nous préconisons une destruction en novembre ou décembre », précise Paul Tauvel, référent agronomie de l’ITB.
Adapter la technique au type de couverts
Le broyage reste une méthode de destruction simple et rapide. Il facilite les opérations ultérieures tout en laissant les résidus en surface, favorables à la restitution d’azote. En revanche, il est à éviter sur les graminées, capables de repartir après la coupe. Les rouleaux hacheurs s’adaptent bien aux crucifères ou aux espèces gélives comme la moutarde et la phacélie. Leur action mécanique accélère le dessèchement et limite la repousse.
Le labour peut assurer une destruction efficace sur des couverts jeunes ou peu enracinés, mais un broyage préalable est recommandé sur des couverts bien développés ou à fort système racinaire (radis, seigle, vesce). Certaines espèces, comme la navette, peuvent repartir après enfouissement. Cependant, Arvalis déconseille le labour profond systématique, qui risque de déstructurer le sol et de diluer la matière organique.
Valoriser l’effet du gel quand il est possible
En climat froid, le gel constitue un levier de destruction efficace, à condition que le couvert soit composé d’espèces gélives. « Pour la moutarde et la phacélie, il faut attendre d’avoir au moins une fois -5 à -10°. Ce n’est pas le cas tous les ans », indique Jérôme Labreuche, ingénieur chez Arvalis. Par ailleurs, plus le couvert est développé, plus il est sensible. Un passage de rouleau Cambridge sur végétation gelée permet de finaliser la destruction et de coucher la biomasse pour une meilleure décomposition.
Avant la floraison, la plante a encore des réserves et pourrait repartir. À la floraison, elle les a mobilisées et est donc affaiblie. De plus, elle a pleinement joué son rôle agronomique. Après la floraison, la plante devient plus ligneuse et risque de former des graines. Son rapport C/N augmente, ce qui ralentit la décomposition de la matière organique et la restitution de l’azote minéral.



