Voilà plusieurs campagnes maintenant que les exploitations de grandes cultures, au rang desquelles les exploitations betteravières, s’enfoncent dans une fragilité inquiétante. Victimes d’un effet ciseau insupportable, tensions sur les moyens de production, concurrence internationale, décisions européennes délétères… Partout sur l’ensemble du territoire français, et singulièrement dans les zones intermédiaires et les zones à faible potentiel, les producteurs de grandes cultures souffrent.
En cause, d’une part, l’instabilité politique chronique de la France qui ne permet pas de poser les conditions d’une souveraineté alimentaire efficiente. Nous perdons des filières entières faute de solutions de protection des cultures et faute de prix rémunérateurs. Regardons l’état de notre balance commerciale agroalimentaire. Elle est passée dans le rouge à l’automne 2025, une première depuis 1978. La France importe toujours plus d’alimentation !
Et, d’autre part, il faut souligner l’Europe qui s’entête dans une perspective décroissante, alors que nos compétiteurs à l’international, Chine, États-Unis et Russie en tête, font de l’agriculture un pivot stratégique de leur économie et de leur souveraineté. Mercosur, Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières qui menacent les engrais, mais aussi budget et prochaine programmation PAC… Le programme européen ne prend pas le chemin de la valorisation de l’acte de production.
Nous réclamons pour les agriculteurs une vision, celle qui replace la production au cœur de la stratégie agricole française et européenne. Produire est un acte noble. Produire doit redevenir un pilier stratégique de notre pays, davantage encore au moment où il a le plus besoin de créer de la valeur et de la richesse. Produire, c’est assurer du revenu aux agriculteurs, leur permettre d’investir, d’innover et de développer les aménités positives de l’agriculture, en participant par exemple à la décarbonation ou, plus largement, à la vitalité des territoires.
La FNSEA est au combat sur tous les fronts. Et c’est massivement que nous devons nous présenter le 18 décembre à Bruxelles pour dire non à une PAC avec un budget à la baisse et fusionné avec les fonds de cohésion ; non aux distorsions de concurrence dans les échanges avec les pays tiers. Et non encore aux taxes qui font exploser les charges des exploitations.
Dans cet âpre combat, nous avons pour nous notre réseau, nos valeurs, notre solidité et notre détermination. Ensemble, avec les associations spécialisées dont la CGB, restons plus que jamais déterminés.





