Finie la transformation animale pour le groupe Avril. Le spécialiste de la transformation d’oléoprotéagineux a annoncé le 13 avril se séparer de ses activités dans les œufs (Matines, Mas d’Auge), les ovoproduits (Ovoteam) et l’abattage-découpe de porcs (Abera), soit près de 500 M € de chiffre d’affaires et 930 salariés. Le groupe entend devenir le « leader des solutions végétales » d’ici 2030. Depuis plusieurs années, la branche œufs, rachetée en 2013, accusait de lourdes pertes financières liées notamment au changement des modes d’élevage des poules pondeuses. La crise sanitaire et, avec elle, la fermeture de la restauration hors domicile n’a rien arrangé. Pourtant, Jean-Philippe Puig, le directeur général du groupe, s’est défendu de vendre ces activités par manque de rentabilité : « nous sommes en train de redresser la branche œufs, après des restructurations. Nous avions un modèle qui n’était pas en ligne avec les attentes du consommateur. Mais ce qui est vrai pour l’œuf coquille n’est pas vrai pour l’œuf transformé, les ovoproduits sont des activités tout à fait lucratives », a-t-il affirmé. Les activités en vente ont pesé près de 8,5 % du chiffre d’affaires du groupe en 2020, mais ont représenté moins de 1 % de l’excédent brut d’exploitation dégagé par Avril.

Extraction de protéine de colza

Le groupe entend désormais se focaliser sur quatre marchés à plus forte croissance : les ingrédients de spécialités, les produits alimentaires de grande consommation (Lesieur, Puget…), les énergies renouvelables (Oleo100…) et enfin, les solutions et services à destination des exploitants agricoles comme la fertilisation organique avec Terrial. Pour cela, Avril va faire « évoluer son portefeuille d’activités, en développant de nouveaux métiers et en acquérant de nouvelles sociétés », a expliqué Jean-Philippe Puig. Le groupe vient ainsi de vendre sa filiale Théseo spécialisée dans la biosécurité et d’annoncer un investissement important à Dieppe (Seine-Maritime) pour l’alimentation humaine. Avec l’aide du fonds SPI, géré par BpiFrance, Avril va consacrer 45 M€ pour créer une unité de production baptisée Prolein, dans un ancien site Saipol. Le site réalisera la trituration de graines de colza qui servira à la société Olatein, pour produire de la protéine de colza, en partenariat avec le néerlandais DSM. L’usine devrait voir le jour en 2022.

En attendant, le groupe Avril a bien résisté la crise sanitaire de 2020. Pour la troisième année consécutive, il a dépassé ses objectifs, avec un Ebitda de 243 M€, en progression de 42,9 % par rapport à 2019, pour un chiffre d’affaires stable, à 5,76 Mds€.

Le résultat net part du groupe s’est établi en forte hausse, à 58,9 M€ (+ 68,6 %), grâce notamment au retour à la rentabilité de sa filiale de trituration Saipol.