La course au gigantisme semble se poursuivre dans le secteur des moissonneuses-batteuses. Plus grandes, elles sont aussi de plus en plus puissantes. La capacité des moteurs a fortement progressé ces dernières années pour atteindre en moyenne 400 chevaux, quand, il y a dix ans, elle se situait davantage autour de 350 ch. Il n’est pas rare que certaines machines dépassent les 700 ch comme la nouvelle Ideal 10 de Fendt présentée dans ce dossier. Cela permet d’utiliser des barres de coupes plus grandes, pour des débits de chantiers plus importants. « La consommation de carburant n’est pas plus forte si on la ramène à l’hectare car les rendements sont plus élevés : 3 ha/h pour une machine conventionnelle et 5 ha/h pour une non conventionnelle », précise Aurélien Pichard, membre du groupe récolte du syndicat Axema.

Les moissonneuses-batteuses sont également de plus en plus intelligentes et automatisées dans le haut de gamme, notamment en matière de réglages de culture, afin de simplifier l’expérience utilisateur. C’est le cas par exemple des Axial Flow de Case IH avec leur système Harvest Command et des nouvelles Trion de Claas. Face à la réduction du nombre d’herbicides autorisés et à l’augmentation de leurs contraintes d’utilisation, les fabricants, à l’image de Case IH avec son Seed Control Unit, mettent aussi au point de nouveaux systèmes pour broyer les adventices et récupérer les menues-pailles plus efficacement, afin d’éviter d’infester les champs.

Autre tendance : le développement des machines équipées de chenilles permettant de moins tasser les sols. « La chenille est moins large que le pneu et permet de mieux répartir la charge sur le sol, en offrant une meilleure régularité de coupe », explique Aurélien Pichard. Un équipement qui coûte cependant assez cher, autour de 30 000 euros.

Mais conséquence de l’apparition de ces nouveaux moteurs et des technologies embarquées, le tarif des moissonneuses-batteuses a sensiblement augmenté ces dernières années, de l’ordre de 15 à 20 %, accentué par la hausse récente des prix de composants, comme l’acier. Désormais, il faut compter entre 250 et 500 000 euros en moyenne. Des machines qui deviennent ainsi difficiles à rentabiliser pour un agriculteur seul, pouvant limiter le nombre de ventes. Les ventes du secteur s’en ressentent ces dernières années (voir les graphiques), même si la conjoncture en grandes cultures n’a pas aidé. Les constructeurs estiment que la demande devrait repartir à la hausse en 2021 et 2022. Mais les difficultés d’approvisionnement en composants partout dans le monde augmentent les délais de livraisons et risquent de limiter, de facto, les ventes.

Retrouvez dans ce dossier les nouveautés de :

Case IH : Performances et faile coût d’entretien des Axial Flow

Claas : Pleins feux sur la Trion

Fendt : Bientôt l’Ideal 10 dans les parcelles