Près d’un tiers des Cuma ont intégré le désherbage mécanique ou alternatif dans leurs activités. Une dynamique qui s’inscrit dans un contexte bien particulier : une hausse continue du prix du matériel agricole depuis trois ans et la réglementation phytosanitaire de plus en plus contraignante.

Selon le rapport Chiffres clés Cuma 2025, « 32 % des Cuma ont une activité de désherbage mécanique ou alternatif ». Le même document souligne que « les Cuma soutiennent leurs adhérents dans l’adoption de pratiques agricoles plus durables en mettant à disposition des équipements et des services à fort enjeu environnemental ». Sur le terrain, cela se traduit par un parc conséquent pour le désherbage mécanique : 3 205 bineuses, 1 470 herses étrilles, 550 houes rotatives, 105 rotos étrilles, 115 écimeuses et 50 désherbeurs thermiques.

La pratique du désherbage mécanique s’articule avec d’autres activités majeures des Cuma. En 2023, 76 % des Cuma réalisent du travail du sol. Sur l’année, 2 670 outils ont été achetés pour cette activité. Ces chiffres montrent que le désherbage mécanique s’intègre dans une logique plus large de gestion agronomique, qui mobilise aussi le semis (61 % proposent ce service), l’entretien de l’espace (62 %) ou encore la fertilisation (66 %). La complémentarité des pratiques se reflète d’ailleurs dans le parc global : 250 000 matériels en fonctionnement dans les Cuma, dont 8 190 déchaumeurs, 12 590 semoirs à céréales et monograines, et 17 380 bennes. De la préparation du sol à la récolte, l’offre est structurée, collective et active. Les Cuma couvrent une large gamme de besoins, du désherbage à la récolte.

Investir collectivement pour rester équipé

Mutualiser, c’est aussi pouvoir investir. Et malgré un contexte de marché tendu, les chiffres le prouvent : « 47 % des Cuma ont investi en 2023 », avec 127 000 € en moyenne pour celles qui ont franchi le pas.

La prudence domine, comme l’explique Jean-Claude Aubry, vice-président de la FNCuma :
« Nos Cuma font preuve d’une solidité remarquable. Résultat : nos investissements n’ont ni suivi la flambée du marché, ni sa chute brutale. » Malgré des taux d’intérêt triplés, les Cuma continuent d’investir selon les besoins réels exprimés sur le terrain.

Ainsi, le modèle coopératif reste un outil stratégique : en France, on compte 10 374 Cuma. Et « près d’un agriculteur sur deux adhère à une Cuma », selon le rapport. Ce taux d’adhésion traduit le rôle de ces structures tant dans l’organisation du travail agricole que dans un but économique.