La herse étrille efficace uniquement à des stades jeunes
Pour les dicotylédones, le stade limite d’efficacité de la herse étrille est celui des cotylédons ; passé ce stade, le passage perd en régularité. Dans des sols légers sableux ou limoneux drainants et en l’absence de pluie, l’assèchement de surface renforce le désherbage mécanique. Au contraire, dans des sols argileux et frais, la réserve d’eau est suffisante à la plante pour repartir ; un nouveau passage est nécessaire.
Pour les graminées, l’efficacité est très limitée, et le chevelu racinaire développé résiste très vite à l’arrachage. Le stade optimal d’intervention est le stade fil blanc des graminées, stade qui apparaît parfois difficilement identifiable. Une des techniques est de placer une plaque de verre (ou plexiglass) dans la parcelle. Grâce à la chaleur générée par le verre, les adventices au stade plantule apparaissent plus tôt, ce qui permet de piloter l’intervention du désherbage mécanique.
La bineuse en inter-rang offre plus de flexibilité
La plage de travail est beaucoup plus large et permet d’attendre plus facilement des conditions climatiques favorables. Le stade optimum d’efficacité sur les adventices se situe entre 3-4 feuilles à une rosette de 10-12 feuilles.
La plante doit être suffisamment développée pour être retournée. L’utilisation de herses peignes montées sur la bineuse permet d’accroître cet effet de retournement et d’exposer les racines des adventices à la dessiccation.
Avec les outils permettant de travailler au plus proche du rang du type moulinets, le stade des adventices doit être très jeune pour garantir une efficacité. À partir d’un développement trop important des mauvaises herbes, le réglage des moulinets deviendra trop destructeur pour les betteraves implantées.
Point de vigilance toutefois : les vivaces dont les organes de multiplication végétative sont chargés de réserves. Elles ne souffrent pas de leur mise à l’air ou d’un fractionnement superficiel. Mécaniquement, seuls des passages répétés sont susceptibles d’en venir à bout.
Bien raisonner le labour
La maîtrise des adventices commence avant même le semis avec différentes opérations visant à réduire le stock semencier. La plupart des graines d’adventices germent dans les 5 premiers centimètres du sol. Un travail du sol permet d’enfouir les adventices et leurs graines. Néanmoins, le labour ne doit pas être systématique : Il est important d’avoir en tête la durée de vie des graines d’adventices (voir données ci-dessous). Pour les graines à longue persistance, un labour suivi d’une période sans retournement est nécessaire. L’alternance fonctionnera mieux pour des graines à persistance relativement courte, ou juste après une grenaison pour le vulpin.
Les graines d’adventices n’ont pas toutes la même viabilité après enfouissement. Après 4 ans d’enfouissement à 10 cm, 56 % des graines de morelle sont encore viables. Ce chiffre monte même à 84 % pour les chénopodes blancs (données Acta).
Alain Rodriguez, ingénieur spécialiste flore adventice (Acta) : « connaître le mode de levée des adventices (précoce ou tardif, groupé ou échelonné) permet d’optimiser les premiers passages (herse étrille, houe rotative). Leur vitesse de croissance déterminera ensuite l’efficacité des passages tardifs (binages…). » Il animera un atelier sur le stand malherbologie de Désherb’Avenir.