« Les semis ont été précoces et réalisés dans de bonnes conditions, et les désherbages ont été efficaces. L’épisode de sécheresse en juin et juillet a été compensé par de l’irrigation », constate Cristal union. Résultat : le potentiel de rendement reste jugé bon, même si la jaunisse virale est apparue de façon homogène dans toutes les parcelles. Selon le groupe sucrier, la jaunisse aura un impact certains sur les rendements mais ses effets précis sont encore difficiles à estimer. « L’impact ne devrait toutefois pas être comparable à celui de 2020 », souligne Olivier Duguet, président de la section Pithiviers-Thoury de Cristal Union. La filière attend par ailleurs l’arrivée des premières variétés tolérantes dès 2026 et d’une nouvelle molécule homologuée (Axalion) en 2027. En attendant, une dérogation du Movento est espérée pour le printemps prochain.
Stabilité économique et transition énergétique
Côté prix, la rémunération des planteurs avait dépassé les 40 €/t en 2024. Mais le retournement des cours mondiaux laisse présager une rémunération plus modeste cette année. Pour amortir ces variations, Cristal Union dispose d’une caisse de péréquation abondée à hauteur de 100 M€, soit environ 7 €/t mis de côté. « Cet outil est une garantie pour maintenir la compétitivité de la betterave face aux autres cultures », insiste Hervé Fouassier, président de la section de Corbeilles-en-Gâtinais de Cristal Union.
Les sites de Corbeilles et de Pithiviers-Thoury, qui démarreront le 17 septembre pour une campagne de 100 à 115 jours, restent au cœur du dispositif au sud de Paris. Corbeilles transforme actuellement 1,2 million de tonnes de betteraves pour 160 000 tonnes de sucre, avec une spécialité dans le bio. Pithiviers affiche 180 000 tonnes de production de sucre et une logistique plutôt tournée vers l’expédition en sacs et palettes. L’intégration des planteurs de Souppes-Sur-Loing (Seine-Et- a par ailleurs permis de réduire le rayon d’approvisionnement et de consolider les volumes, tout en apportant 8 000 hectares supplémentaires et 300 planteurs à Cristal Union.
Sur le plan industriel, la coopérative accélère sa transition. Les usines sont désormais autonomes en eau grâce au recyclage des jus de betterave. Les économies d’énergie sont déjà tangibles : – 30 % en trois ans à Pithiviers, – 22 % à Corbeil. Des projets de méthanisation des eaux usées sont en cours, tandis qu’un parc photovoltaïque flottant est prévu pour 2027.
