Les planteurs se posent des questions par rapport au prix des semences. Quelle est l’analyse de la CGB ?

Il faut tout d’abord reconnaître que l’évolution du rendement a été importante ces 20 dernières années grâce au progrès génétique. Malgré les augmentations raisonnées des prix de la semence de betteraves, les planteurs ont eu, jusqu’à présent, un bon retour sur investissement. Toutefois, il est incompréhensible qu’il y ait une telle différence de prix avec d’autres pays européens. Je ne voudrais pas que la France, accompagnée de certains autres pays, soient les seuls à participer à la recherche et à abonder leur budget. L’intérêt des planteurs n’est pas de toucher au budget de recherche des semenciers, mais plutôt de regarder du côté des marges réalisées par les distributeurs (92 % sont des fabricants de sucre). Les obtenteurs de semences doivent pouvoir maintenir leur budget de recherche. Je pense donc que les économies sont plutôt à faire du côté de la distribution, une opération qui doit être plus transparente pour connaître le vrai prix des semences, car ce sont les planteurs, au final, qui payent. Les distributeurs obtiennent des ristournes de la part des semenciers, il serait donc plus sain que celles-ci soient directement affectées au prix de la semence payée par les planteurs. Tous les distributeurs devraient imiter la coopérative C-S2B, c’est-à-dire rétrocéder toutes les ristournes après avoir déduit leurs frais de fonctionnement.

Cette année les semences de betteraves ne seront pas traitées aux néonicotinoïdes. Elles seront donc logiquement moins chères…

Là encore, il y a un manque de transparence. J’entends parler d’un coût de téfluthrine dosée à 8 g de 31 € par unité de semences. Je me demande si c’est bien le coût réel. Il y aura peut-être des arbitrages à faire. Quant à la discussion sur les 8 g ou les 10 g, je fais confiance aux avis des scientifiques de l’ITB entre autres, qui nous assurent une bonne efficacité avec seulement 8 grammes.

Quels conseils pourriez-vous donner ?

Il est important de ne pas s’arrêter aux trois premières variétés sur le critère poids/valeur mais de regarder les performances de celles-ci, selon les problèmes que l’on rencontre. Les planteurs doivent absolument prendre en compte les différents potentiels de résistance des variétés proposées dans la liste de l’ITB. Il y a aujourd’hui des variétés tolérantes à la cercosporiose, à la forte pression de la rhizomanie et aux nématodes. La CGB va prochainement mettre en ligne un outil d’aide à la décision pour aider les planteurs à faire leur choix.

Propos recueillis par François-Xavier Duquenne