Nous nous étions rendu compte qu’il fallait se renouveler dans nos approches », explique Jean-Baptiste Vervy, le directeur de Ter’informatique. La structure, issue du groupe FDSEA 51, édite depuis vingt ans des logiciels et solutions numériques, notamment de gestion pour les agriculteurs. « L’idée a été de développer un écosystème de services pour aider les agriculteurs à être plus performants et supprimer les « irritants » du quotidien, comme l’administratif », ajoute cet agriculteur dans la Marne. Le 6 février dernier, la plate-forme de services Wizifarm (le nom est un jeu de mots entre « We », « Easy » et « Farm ») est lancée, dotée d’une équipe de 10 personnes, composée de développeurs, responsables produits et designer.

Un an de travail a été nécessaire pour faire émerger le concept. « WiziFarm met à disposition des services numériques simples et efficaces, conçus à partir des usages des agriculteurs. Pas besoin d’être un pro de l’informatique ou du digital, nous raisonnons usages avant fonctionnalités », affirme Jean-Baptiste Vervy, CEO. Le premier service est le site Internet « Mission » (mission.wizi.farm), lancé en septembre 2018, juste avant la création de Wizifarm. « Nous pensons que le problème de l’emploi et de la rémunération en agriculture est majeur. Il y a des agriculteurs qui ont du temps et qui ne gagnent pas leur vie, tandis que d’autres embauchent des saisonniers sur Facebook pour gagner du temps », souligne Jean-Baptiste Vervy. C’est sur ce constat qu’est née « Mission ». L’outil répertorie les compétences et besoins en agriculture. « L’idée est de rapprocher les gens sur un territoire qui bien souvent ne se connaissent plus. Quand une compétence répond à un besoin, il y a un « match » comme sur un site de rencontres », détaille le directeur de Ter’Informatique. Déjà 1 700 personnes utilisent ce service en ligne gratuit. 75 % des personnes qui « matchent » se situent à moins de 8 kilomètres. Depuis quelques jours, l’application « Petits comptes entre agris » (petitscomptes.wizi.farm) a vu le jour. Elle offre la possibilité à des agriculteurs de saisir et suivre les opérations d’entraide réalisées entre eux. « Un agriculteur sur deux fait de l’entraide. Notre idée est de fiabiliser les relations pour les rendre le plus durable possible. C’est moins cher et plus modulable qu’un boîtier connecté et plus sûr qu’un carnet papier », affirme Jean-Baptiste Vervy. En projet également, un futur assistant de gestion commerciale destiné à accompagner les agriculteurs et viticulteurs dans la commercialisation. Pour cela, WiziFarm s’appuiera sur la compétence de son éditeur historique, Ter’Informatique. Pour financer ces projets, Wizifarm compte déjà sur l’appui de BPIFrance et attend l’arrivée de partenaires prochainement.