« Le paysage de la pomme de terre française est en profonde mutation. Le monde a faim de pomme de terre et il a trouvé, ici en France, un nouvel espace de conquête productive », a déclaré le président Geoffroy d’Evry, à l’occasion du congrès de l’UNPT, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre, le 16 janvier à Dunkerque. En effet, les Hauts-de-France sont en train de se doter de trois nouvelles usines de transformation de pommes de terre. La société Clarebout ouvre une nouvelle usine à Dunkerque, alors que Écofrost et Agristo ont lancé des projets d’outil industriel, à Péronne et Escaudœuvres. Si le président de l’UNPT se réjouit de cette nouvelle, il prévient que l’approvisionnement de ces 3 nouvelles usines va nécessiter l’implantation de 40 000 hectares supplémentaires de pommes de terre.

Les prix des contrats restent à négocier

Geoffroy d’Evry a annoncé que l’UNPT serait particulièrement vigilante à ce que les industriels, et particulièrement les nouveaux arrivants, respectent les obligations liées à la loi ÉGalim et aux accords interprofessionnels. Afin de peser sur les négociations, il a appelé les planteurs de pommes de terre « à se regrouper dès à présent comme peuvent l’être les producteurs livrant Mc Cain, Aviko ou Intersnack par exemple ». « Cela permet, et cette année en est l’exemple même, de pouvoir discuter de manière collective sur les problèmes de qualité et de ne pas être seul face à son acheteur qui viendrait à trouver des solutions qui mettent le producteur dans des situations fâcheuses, voire désastreuses ».

Geoffroy d’Evry a aussi interpellé les acheteurs de pommes de terre sur les contrats qui seront proposés lors de la prochaine campagne. « La pomme de terre à un prix », a-t-il affirmé en évoquant, outre les coûts de production, les risques climatiques, sanitaires et environnementaux auxquels est confrontée cette production.

La situation du plant est préoccupante

Le président de l’UNPT a évoqué la situation délicate de l’approvisionnement des producteurs de plants, alors que la disponibilité pour le printemps 2024 s’annonce faible, voire insuffisante. Cette problématique sera développée plus précisément dans le supplément spécial pommes de terre du prochain numéro du Betteravier français.

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