La diversité des stress hydriques rencontrés dans les zones betteravières a été analysée, puis une étude complémentaire a permis de vérifier que le réseau d’essais variétés couvre bien toutes les situations chez les agriculteurs.
Des niveaux de stress hydrique variés
La méthode de travail, décrite en bas de page, permet de classer les environnements de culture de la betterave sur la base des profils de stress hydrique qui s’y expriment. Il en ressort qu’il existe quatre profils de stress hydriques selon leur intensité et leur positionnement dans le cycle cultural de la betterave. Ensuite, les différents essais variétaux sont affectés à ces profils de stress pour vérifier la cohérence.
Les quatre groupes sont décrits par l’intensité et la précocité du stress (figure 1). Le groupe du stress hydrique faible (A) est caractérisé par une faible intensité du stress tout au long du cycle de la betterave. Le groupe du stress hydrique précoce (B) est caractérisé par la présence de stress modéré à fort au milieu du cycle mais plus faible en fin de cycle (stress faible à modéré). Le groupe de stress hydrique tardif (C) est caractérisé par la présence de stress modéré à fort en fin de cycle. Enfin, le groupe de stress hydrique fort (D) est caractérisé par la présence de stress fort à très fort dès le milieu et jusqu’à la fin du cycle de la betterave.
La répartition des profils de stress à la fois dans l’aire de production des betteraves en France et dans les sites d’expérimentation de l’ITB pour les années 2016 à 2023 est présentée en figure 2. D’après ces résultats, le réseau ITB couvre bien l’ensemble des profils de stress identifiés malgré une surreprésentation du stress faible (42 %) par rapport à la réalité des situations betteravières (23,1 %). À l’inverse, les stress modérés à forts sont légèrement sous-représentés dans le réseau d’essais variétés, ce qui fait prendre le risque d’évaluer les variétés dans des conditions trop favorables vis-à-vis de la ressource en eau lorsqu’une moyenne est réalisée à l’échelle de l’ensemble du réseau. Tous les profils hydriques sont néanmoins représentés et une analyse des résultats par type de profils pourra désormais être réalisée pour mieux identifier les variétés les plus productives en stress hydrique.
Vers des années avec plus de stress
L’analyse des profils de stress hydrique depuis 2000 montre une rupture en 2018 (figure 3), année à partir de laquelle la présence de stress hydrique fort s’intensifie largement. Si toutes les zones de culture de la betterave sont concernées par la présence de stress hydrique fort depuis 2018, elle est plus fréquente dans les zones du Centre – Val-de-Loire et en Champagne.
Ce travail a bénéficié de l’appui du GIS GC.
Cette étude combine une analyse pluriannuelle des stress hydriques sur les zones de culture de la betterave et sur les essais d’évaluation des variétés en l’absence de nématodes et de forte pression rhizomanie (FPR) mis en place par l’ITB. La méthode de classification est décrite dans le schéma ci-contre.